Cigéo : la CNE2 confirme la fiabilité du concept de stockage
La Commission nationale d’évaluation des recherches sur la gestion des matières et déchets radioactifs (CNE2) vient de publier son rapport sur la demande d’autorisation de création (DAC) de Cigéo, déposée par l’Andra début 2023. Ses conclusions : les recherches menées par l’Andra permettent de définir « un concept fiable pour un stockage géologique profond de déchets radioactifs à vie longue ».
Saisie dans le cadre de l’instruction du dossier de DAC, la CNE2 a passé en revue les fondements scientifiques et techniques des travaux de l’Andra. Elle estime que les principales fonctions de sûreté de Cigéo sont démontrées : « le choix du site et l’ensemble des dispositions constructives sont de nature à isoler les déchets des phénomènes de surface et des actions humaines, et à limiter le transfert des radionucléides et des substances toxiques chimiques contenus dans les déchets jusqu’à la biosphère. »
La Commission formule par ailleurs plusieurs recommandations pour accompagner la poursuite du projet. Compte tenu de la durée de fonctionnement de Cigéo sur plus d’une centaine d’années, elle appelle notamment à « maintenir une capacité de R&D de haut niveau à l’Andra sur le stockage géologique profond, incluant des moyens d’expérimentation in situ, bien au-delà de la mise en service du stockage et de la Phipil [phase industrielle pilote] ».
L’avis de la CNE2 a été présenté le 4 décembre à l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et techniques (OPECST)*, en parallèle de celui de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR).
* Composé de 18 députés et 18 sénateurs, l’OPECST a pour mission, aux termes de la loi, « d’informer le Parlement des conséquences des choix de caractère scientifique et technologique afin, notamment, d’éclairer ses décisions »
La CNE2 en bref
La CNE2 a pour mission d’évaluer annuellement l’état d’avancement des recherches et études relatives à la gestion des matières et des déchets nucléaires. Cette évaluation donne lieu à un rapport annuel destiné au Parlement et transmis à l’OPECST. Le rapport est ensuite rendu public.
La Commission est composée de douze membres, choisis sur propositions de l’Académie des sciences, de l’Académie des sciences morales et politiques, de l’OPECST, ainsi que trois experts invités. Sa composition est renouvelée par moitié tous les trois ans.
Pour effectuer son travail d’évaluation, la Commission auditionne les organismes qui effectuent des études et recherches en matière de gestion des matières et des déchets radioactifs, au premier rang desquels l’Andra et le CEA. Elle participe également à des visites techniques (laboratoires, sites industriels, organismes de recherche) et assiste à des congrès, en France et à l’étranger.