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Regards croisés : Comment mettre des sujets complexes à la portée du grand public ?

Bruno Dosseur, directeur de Relias d'sciences à Caen (Centre de culture scientifique technique et industrielle de Basse-Normandie)

"Rien de tel que l’immersion ! "

La vocation de notre association est de renforcer les relations entre le monde de la science et le grand public, en particulier les jeunes.

Avant de préparer une exposition, nous nous interrogeons d’abord sur l’intention de la démarche. S’agit-il de faire accepter un programme scientifique au grand public ou de l’amener à se poser des questions ? Une fois cette question réglée, nous avons trois axes de travail. Le premier est d’informer le public sur tous les aspects du problème. La seule question scientifique n’explique pas tout ; des éléments économiques, éthiques ou politiques aident à comprendre le sujet dans sa globalité. Une seconde piste de travail consiste à donner un caractère sensible à la problématique, par exemple grâce à la participation d’artistes.

Enfin, nous essayons d’immerger le public dans l’univers concerné, par le biais de programmes numériques ou vidéo. Il peut ainsi accéder physique - ment à ce qui ne peut être décelé à l’œil nu.

 

Christophe Dufour, conservateur du Musée d'ethnographie de Neufchâtel (en Suisse)

" Soigner la scénographie ! "

Nous sommes confrontés quotidiennement à cette problématique de vulgarisation. Ici, nous prêtons une attention toute particulière à la scénographie de nos expositions. Les visiteurs sont sensibles en tout premier lieu à l’espace dans lequel ils vont évoluer. C’est l’une des clefs pour une bonne compréhension du sujet. Après, ils iront vers les objets puis les textes. Il faut donc veiller à ne pas faire les choses à l’envers.

Ensuite, il est important de matérialiser certaines notions parfois abstraites. Beaucoup d’outils peuvent servir à la vulgarisation : cela peut passer par le son, la vidéo, le théâtre, la lumière…

En tout état de cause, l’important est de poser des bases solides pour un socle de connaissances commun à tous. Finalement, pour être à la portée du grand public, une exposition doit être compréhensible par un adolescent d’environ 14 ans. Rien ne sert de se perdre dans des détails trop poussés. Ce que le visiteur comprend est souvent ce qu’il a pu tester par lui-même.