Aller au contenu principal

Le gouvernement suédois autorise le stockage géologique des déchets les plus radioactifs

Le 27 janvier 2022, le gouvernement suédois a donné son feu vert pour la construction d’un stockage géologique des combustibles usés à Forsmark, dans la municipalité d’Östhammar. Le début de l’exploitation est prévu à l’horizon 2030/2035.

Le projet de stockage géologique suédois est porté par l’entreprise en charge de la gestion des déchets radioactifs, SKB (Swedish nuclear fuel and waste management company), détenue conjointement par les exploitants nucléaires du pays. Il est prévu pour accueillir les déchets hautement radioactifs des trois centrales nucléaires suédoises, à Forsmark, dans la municipalité d’Östhammar (nord de Stockholm). Un lieu où se situe également l’une des centrales et un centre de stockage pour les déchets de faible et moyenne activité à vie courte.

« Avec la Finlande, nous sommes les premiers au monde à prendre nos responsabilités pour nos déchets nucléaires. Cela sera une solution de stockage final sûr, qui donne de la sécurité tant pour l'environnement que pour la population »

Annika Strandhäll, ministre de l'environnement

À l’inverse de la France et comme son voisin finlandais, la Suède ne retraite pas le combustible nucléaire usé. Le stockage géologique a donc pour vocation d'accueillir ces combustibles usés qui seront conditionnés dans des conteneurs en cuivre avant d’être stockés dans l’installation située à environ 500 mètres de profondeur, dans une roche granitique. La construction, le fonctionnement et la fermeture du stockage géologique s’étaleront sur environ 70 années. Dans l’attente du début de l’exploitation, prévu à l’horizon 2030/2035, les combustibles usés sont entreposés par SKB à Oskarshamn, dans le sud du pays.

Depuis près de 30 ans, SKB mène ses travaux de recherche sur le stockage géologique dans le laboratoire souterrain d’Äspö, au nord d’Oskarshamn, à environ 460 mètres de profondeur. L’entreprise a déposé en 2011 sa demande autorisation pour la construction du stockage géologique. Suite aux avis de l’autorité de sûreté nucléaire et de la cour environnementale suédoise(*) en 2018, le conseil municipal d’Östhammar a approuvé le stockage en octobre 2020. 

(*) Elles ont recommandé de nouvelles études sur le comportement à long terme des conteneurs en cuivre qui ont été réalisées par SKB.

 

Entreposage, conditionnement et stockage : une autorisation complète L’autorisation du gouvernement suédois comprend également l’extension de capacité de l’installation d’entreposage des combustibles usés et la construction de l’installation de conditionnement de ces déchets, appelée usine d’encapsulation, dans la municipalité d'Oskarshamn.

Le choix français du retraitement et du stockage dans l’argile

En France, le combustible nucléaire usé est retraité afin de séparer les matières valorisables (plutonium, uranium) des résidus ultimes qui constituent les déchets radioactifs de haute activité (HA) et de moyenne activité à vie longue (MA-VL). Ces déchets sont incorporés à une pâte de verre en fusion qui est coulée dans un colis en inox (HA) ou conditionnés dans des colis métalliques ou en béton (MA-VL). Si le projet Cigéo est autorisé, Ils seront stockés à 500 mètres de profondeur dans une couche argileuse, à la frontière de la Meuse et de la Haute-Marne.

Avant que la France retienne l’argile pour implanter son stockage géologique, l’Andra a également étudié l’intérêt des roches granitiques en s’appuyant largement sur la Suède et en participant aux expérimentations menées par SKB dans le laboratoires souterrain d’Äspö.

Quid des autres déchets radioactifs ?

Les déchets de faible et moyenne activité à vie courte sont stockés à 80 m de profondeur, dans le granite, sur le site de Forsmark. SKB, en charge de son exploitation, a obtenu en 2021 une autorisation d’extension de la capacité du stockage pour faire face à l’afflux à venir de déchets issus du démantèlement des installations nucléaires.