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Radioprotection : la sécurité des personnels avant tout

Protéger les personnels exposés à la radioactivité : voilà l’objectif de la radioprotection qui regroupe un ensemble de mesures dont la principale consiste à limiter son exposition.

Dosimètres opérationnels

Chaque année, dans ses rapports d’activité, l’Andra publie les résultats de la dosimétrie de ses deux centres de l’Aube. Exprimées en millisievert (mSv), ces mesures indiquent la dose de rayonnements ionisants reçue annuellement par les travailleurs professionnellement exposés sur chacun des sites.

En 2022, l’agent le plus exposé au CSA a reçu 1,118 mSv et au Cires 0,287 mSv. Ces valeurs restent cohérentes avec celles de l’année précédente qui étaient respectivement de 1,01 mSv et 0,395 mSv. Qu’est-ce que cela représente ? Ces chiffres restent difficiles à apprécier sans autre élément de comparaison. « En France, la limite annuelle de dose règlementaire pour les travailleurs est de 20 mSv pour les agents de catégorie A, de 6 mSv pour les agents de catégorie B », indique Fabien Briand, chargé de radioprotection des centres de l’Aube.

Les agents suivent des formations pour être habilités à travailler en milieu ionisant. En fonction de leurs activités, ils sont classés en catégorie A ou B* avec une surveillance médicale individuelle renforcée. Avant d’entrer en zone délimitée au CSA ou au Cires, ils se munissent d’appareils de mesure. « Nos agents sont tous dotés de dosimètres à lecture différée envoyés en laboratoire pour analyse. De plus, chaque salarié qui travaille en zone délimitée est pourvu d’un dosimètre opérationnel qui mesure en temps réel l’exposition, le cumul des doses et qui peut avertir le salarié en cas de dépassement de seuil », détaille Fabien Briand, qui vient juste de remettre un de ces dosimètres à un jardinier venu tondre la pelouse située dans le périmètre délimité…

Les personnels de l'Andra moins exposés que les personnels navigants

Fabien Briand transmet ensuite les mesures à l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), à l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) et à la direction de l’Andra. « Habituellement, les travailleurs qui sont le plus exposés sont ceux chargés du contrôle qualité des colis. Mais cette année, au CSA, le plus exposé est un agent qui a formé de nouvelles recrues aux opérations de manutention de colis », précise le chargé de radioprotection. Une dose annuelle qu’il convient de relativiser : les personnels navigants de l’aviation, exposés au rayonnement cosmique, présentent les doses individuelles moyennes les plus élevées (2,18 mSv), suivis par celles et ceux qui travaillent dans les centrales nucléaires (1,46 mSv). Autres exemples : les Français sont exposés chaque année en moyenne à 1,4 mSv dus au radon, un gaz d’origine naturelle. Un scanner abdominal représente environ 12 mSv.

« Même si ce sont des doses très faibles, nous veillons à ce qu’elles restent aussi basses que possible. Nous optimisons le temps de travail pour que les personnels passent le moins de temps possible à côté des colis de déchets radioactifs, la principale source de rayonnements ionisants sur les centres de l’Andra dans l’Aube », insiste Fabien Briand.

 

* A (si dose efficace >6 mSv/an) ou B (si dose efficace comprise entre 1 et 6 mSv/an)