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PIVIC : un projet innovant et collaboratif pour traiter les déchets issus de la fabrication du MOX

Lancé en 2011 puis pérennisé en 2016, le projet PIVIC (procédé d'incinération-vitrification in can) vis à développer un procédé de traitement des déchets issus des opérations de fabrication du MOX (mélange d’oxydes). Il associe étroitement l'Andra, Orano et le CEA.

Utilisé dans une vingtaine de réacteurs électronucléaires français, le combustible MOX est un mélange d’oxyde d’uranium et d’oxyde de plutonium, issu du retraitement du combustible nucléaire usé. Lors des opérations effectuées par Orano pour fabriquer le MOX, des filtres, des câbles et autres vêtements de protection sont contaminés par la radioactivité, principalement celle du plutonium.

Ces déchets radioactifs de moyenne activité à vie longue (MA-VL), constitués de métal, de verre et de matière organique, sont destinés à être conditionnés dans des conteneurs métalliques avant d’être accueillis dans Cigéo. Reste une problématique inhérente à ce type de déchets : la matière organique irradiée qu’ils contiennent produit du gaz, en particulier du dihydrogène, qui peut entraîner des risques d’explosion. La matière organique peut également émettre d’autres composés chimiques tels que l’acide chlorhydrique, dont l’effet corrosif est néfaste pour les conteneurs métalliques renfermant les déchets.

Un projet innovant et collaboratif

Contenu du "Can"

Pour permettre le stockage de ces déchets dans Cigéo, Orano, en collaboration avec le CEA et l’Andra, a lancé en 2011 le projet PIVIC (procédé d’incinération-vitrification in can). Un projet qui vise à mettre en place un procédé pour éliminer la matière organique des déchets, tout en divisant leur volume par 8.

À l’issue d’un traitement par incinération puis fusion, les déchets résiduels se répartissent dans deux couches : l’une de verre, l’autre de métal [voir schéma ci-dessus], deux matériaux déjà connus et étudiés dans les conditions d’un stockage. « L’idée de base du projet PIVIC est de combiner et d’adapter des procédés existants. Ce projet valorise en fait plus de vingt ans de R&D en France, explique Laurence Petit, chef du service innovation à l’Andra. La participation de l’Andra dans le projet a connu une véritable montée en puissance depuis 2011. Nous collaborons de manière constructive avec les équipes d’Orano et du CEA pour étudier les conditions de stockage dans Cigéo des futurs colis dans lesquels seront conditionnés les déchets issus du procédé de traitement du projet PIVIC. En 2016, l’Agence est intervenue très concrètement en réalisant des calculs pour déterminer la chaleur maximale émise par ces colis qui serait compatible avec une prise en charge dans le stockage. »

C’est aussi en 2016 qu’Orano a réaffirmé sa détermination à développer le projet PIVIC, en validant la poursuite des investissements. Sa mise en service est prévue à l’horizon 2032 et pourrait permettre de traiter environ 3 400 m3 de déchets.

 

 

Le projet PIVIC, un investissement d'avenir

Lancé en 2010 par l’État, le programme Investissements d’avenir vise notamment à soutenir des projets de recherche innovants. C’est dans ce cadre que l’Andra s’est vu attribuer 75 millions d’euros pour financer des projets de R&D sur le traitement des déchets radioactifs, afin de rendre leur stockage plus sûr et de préserver les capacités de stockage. Un objectif qui s’inscrit pleinement dans la démarche du projet PIVIC. Avec le soutien du programme Investissement d’avenir, l’Agence a donc participé à hauteur de 20 millions d’euros aux recherches sur le projet, qui se déroulent sur la période 2011-2024.