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Risques liés à la radioactivité

L’homme peut être exposé à la radioactivité de manière externe ou interne, pour une durée plus ou moins longue et de manière plus ou moins forte. Les risques encourus lors d’une exposition à la radioactivité dépendent de tous ces facteurs mais aussi de la radiosensibilité de chaque individu, du type de rayonnement et des radionucléides mis en cause. Ainsi, selon la dose reçue, une exposition peut provoquer des effets immédiats tels que des brûlures et des nausées, ou des effets aléatoires à long terme tels que certains cancers.

Exposition à la radioactivité

Nous pouvons être exposés de différentes manières à la radioactivité. Quel que soit le type d’exposition, la radioactivité peut présenter un risque pour l’organisme si l’exposition est intense et / ou prolongée.

Comment peut-on être exposé à la radioactivité ?

L’exposition à la radioactivité peut se faire de plusieurs manières :

  • Lorsque l’on est en présence d’une source de radioactivité ou que celle-ci se trouve en contact direct avec la peau. On parle alors d’irradiation ou d’exposition externe.
  • En inhalant ou en avalant des substances radioactives, ou bien lorsque ces substances pénètrent dans l’organisme par une plaie ou par la peau. On parle alors de contamination ou d’exposition interne.

 

En quoi l’exposition à la radioactivité peut-elle présenter un risque pour l’organisme ?

Chaque jour, les cellules de notre corps subissent des dizaines de milliers de lésions au niveau de leur ADN, porteur de l'information génétique. Ces lésions sont liées à notre métabolisme, par exemple lorsque nous digérons ou que nous respirons. Notre mode de vie soumet également nos cellules à des agressions extérieures telles que la pollution atmosphérique, la fumée de cigarette ou encore le rayonnement solaire auxquel nous sommes naturellement exposé. Tout comme ces différents facteurs, la radioactivité, qu'elle soit naturelle ou artificielle, engendre également des lésions cellulaires.

Notre organisme est habitué à réparer ces lésions en permanence. Par exemple, lorsque notre corps utilise l’oxygène que nous respirons, se forment naturellement des radicaux libres dangereux pour nos cellules. Mais notre organisme répare naturellement les lésions qu’ils peuvent causer.

Toutefois, si l’exposition à l’un de ces phénomènes est intense et / ou prolongée, les mécanismes de réparation mobilisés par l’organisme peuvent devenir insuffisants. Il arrive aussi que ces mécanismes soient défaillants et ne puissent répondre à une telle agression. Dans un cas comme dans l’autre, si notre corps ne parvient plus à réparer les cellules lésées, celles-ci peuvent être détruites. Certaines cellules peuvent aussi survivre avec leur ADN lésé : elles ne meurent pas mais se caractérisent par une mutation génétique ; c'est-à-dire une modification irréversible des gènes de cette cellule.

« Il peut se former jusqu’à 150000 cassures sur les 2 mètres d’ADN que contient chaque cellule. Si ces cassures étaient irréversibles, la vie serait tout simplement impossible ! »

Une exposition intense et / ou prolongée à la radioactivité, qu’elle soit naturelle ou artificielle, peut donc présenter des risques pour l’organisme car elle peut entraîner une mutation des cellules, voire une destruction.

 

LE SAVIEZ-VOUS ?

Les scientifiques n’ont cessé de s’intéresser aux effets et aux risques de la radioactivité. Sur le terrain, les chercheurs étudient des populations soumises naturellement à une forte radioactivité (Inde, Chine) ainsi que celles exposées accidentellement à la radioactivité artificielle (Hiroshima et Nagasaki). Des études sont aussi menées en laboratoire. Reconnus à l’échelle internationale, les résultats de ces recherches ont permis d’établir des règles strictes de radioprotection et offrent des connaissances de plus en plus précises sur la radioactivité.

Conséquences sur la santé

Pour estimer les risques d’une exposition excessive à la radioactivité, il faut considérer la dose reçue et la durée d’exposition mais aussi les radionucléides ou les types de rayonnements concernés. Il faut également prendre en compte la manière dont l’organisme est exposé et la radiosensibilité de la personne exposée. En cas d’irradiation ou de contamination, des mesures peuvent être prises  pour écourter ces expositions et réduire ainsi les risques potentiels pour la santé.

Quels sont les risques possibles pour la santé d’une exposition à la radioactivité lorsqu’elle est intense et/ou prolongée ?

Si elle est intense et/ou trop longue, l’exposition à la radioactivité peut avoir sur l’organisme des effets qui varient en fonction :

  • De la dose de radioactivité à laquelle l’organisme est exposé et de la durée d’exposition :
    • Les doses fortes même reçues dans un bref laps de temps, engendrent généralement des effets immédiats dits "déterministes", car ils apparaissent automatiquement au-delà d’un certain seuil d’exposition (brûlures, nausées…).
    • Au-delà d’un certain seuil et d’une certaine durée d’exposition, peuvent se faire ressentir des effets à long terme dits "aléatoires", car ils ne sont pas automatiques. C’est le cas de certains cancers qui, quel que soit le cancérigène mis en cause, n’apparaissent qu’aléatoirement chez les populations exposées.
       
  • Du type d’exposition. Toute exposition excessive à la radioactivité peut détruire l’ADN des cellules ou les modifier :
    • une irradiation externe localisée peut entraîner des brûlures cutanées ou toucher éventuellement les organes situés juste sous la peau,
    • une irradiation externe à très forte dose de tout l’organisme, même brève, peut être mortelle car elle détruit un grand nombre de cellules,
    • une contamination interne peut se révéler mortelle si elle touche des organes vitaux (cœur, foie, poumon, système nerveux central). Elle peut aussi être cancérigène pour certains organes exposés à forte dose. En effet, les cellules mutées, dont l’ADN n’a pu être réparé par l’organisme, se dupliquent avec leurs séquences d’ADN erronées. Ces mutations génétiques peuvent être à l’origine de pathologies comme le cancer.
       
  • Du type de radionucléide auquel l’organisme est exposé :
    • seuls certains radionucléides passent dans le sang après avoir été avalés ou inhalés. Il s’agit des radionucléides les plus solubles comme le tritium, l’iode ou le carbone.
    • Tous les atomes radioactifs ne se répartissent pas de la même manière dans l’organisme exposé. En fonction de leurs propriétés chimiques, certains radionucléides se répartissent de manière homogène dans l’ensemble de l’organisme (tritium, césium). À l’inverse, d’autres se concentrent de préférence dans un ou plusieurs organes de rétention (organes cibles).

Exemple : Le radium se fixe plutôt sur le squelette, alors que l’iode se fixe sur la glande thyroïde.

  • De la radiosensibilité de chacun. De même que nous ne réagissons pas tous identiquement face à la pollution atmosphérique, nous n’avons pas tous la même sensibilité devant une exposition à la radioactivité.

 

Que faire en cas de contamination ?

On peut écourter de plusieurs manières la durée de contamination.

  • Une contamination interne à la radioactivité cesse lorsque les matières radioactives sont éliminées de l’organisme par les voies biologiques naturelles (expiration, excrétion, transpiration) ou par décroissance naturelle de la radioactivité.

Exemple : en cas de contamination au césium 137, la moitié de celui-ci est éliminée en environ 50 à 150 jours chez l’adulte.

  • En outre, certains radionucléides peuvent être évacués de l’organisme plus rapidement grâce à des traitements de décontamination appropriés.

Exemple : en cas de contamination au tritium (sous forme d'eau tritiée) celui-ci est éliminé de l’organisme en quelques jours par les voies naturelles si la personne contaminée boit de grandes quantités d’eau (4 à 6 L/jour).

 

LE SAVIEZ-VOUS ?

Il existe des traitements médicamenteux qui atténuent les risques potentiels d’une éventuelle contamination. Par exemple, un traitement à base d’iode non radioactif est mis à disposition de tous les particuliers vivant à proximité d’une installation nucléaire. Ce traitement, pris en cas d’accident et de contamination par de l’iode radioactif, sature la glande thyroïde en iode stable. Les radionucléides ne se fixent pas sur la thyroïde puisque les besoins en iode de l’organisme sont déjà satisfaits. L’iode radioactif devient excédentaire pour le corps, qui s’en débarrasse par les voies naturelles.

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