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5 questions pour tout savoir sur les déchets FA-VL

Les déchets de faible activité à vie longue (FA-VL) se caractérisent par un faible niveau de radioactivité, une longue durée de vie – jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’années – et une grande hétérogénéité. Leur gestion à long terme implique la mise en œuvre de solutions adaptées et proportionnées qui mobilisent de nombreux acteurs, au premier rang desquels figure l’Andra.

Tête de paratonnerre radioactive
Carte d’identité

Les déchets FA-VL sont de natures très diverses et présentent une grande hétérogénéité en matière d’origine, de nature et d’activité radiologique :

Chemise graphite qui entourait l’élément combustible dans les réacteurs des anciennes centrales nucléaires uranium naturel graphite-gaz.
  • Les déchets radifères sont en grande partie issus d’activités industrielles non électronucléaires. Ils proviennent notamment des usages du radium au début du XXe siècle (utilisé par exemple pour rendre les aiguilles des réveils phosphorescentes), de l’assainissement de sites anciens pollués par le radium, le thorium et l’uranium, ou de l’extraction de terres rares.

  • Les déchets de graphite proviennent principalement des futurs démantèlements des centrales nucléaires d’ancienne génération uranium naturel graphite-gaz. Il s’agit notamment de pièces disposées au cœur des réacteurs.

  • Les déchets bitumés résultent de l’enrobage à chaud des résidus de traitement d’effluents radioactifs produits par le centre du CEA à Marcoule et l’usine Orano de La Hague.

  • Les déchets d’exploitation et de maintenance des centres du CEA de Marcoule et de Cadarache, ainsi que de l’usine Orano de La Hague. On y trouve des boues solidifiées, des gravats, des plastiques, du métal, du plâtre, de la peinture…

  • Les résidus de traitement de conversion d’uranium (RTCU) qui sont produits par l’usine Orano de Malvési au cours de la première étape du processus d’enrichissement de l’uranium pour en faire du combustible.

Certains déchets sont déjà conditionnés dans des colis, d’autres ne seront produits que dans cinquante ans et plus.

Quels enjeux pour leur gestion ?

Les déchets FA-VL existants sont entreposés provisoirement chez leurs producteurs dans l’attente de la mise en œuvre des modes de gestion définitifs qui seront adaptés. Pour évaluer les différentes options, plusieurs enjeux doivent être pris en compte. Avant toute chose, la sûreté des installations, afin de garantir un très faible impact pour la santé humaine et l’environnement.

Par ailleurs, les enjeux sont spécifiques à la phase de vie du stockage. En phase d’exploitation (c’est-à-dire lorsque les déchets sont réceptionnés et stockés), il s’agit classiquement de maîtriser l’ensemble des risques tout au long des différentes opérations pour protéger les travailleurs et plus largement les riverains. Après la fermeture du stockage, l’enjeu est de limiter et de ralentir le plus possible, sur plusieurs centaines d’années, la migration dans l’environnement des substances radioactives ou toxiques. Cet enjeu repose sur les performances des différentes barrières de confinement, à savoir les ouvrages de stockage et le milieu géologique dans lequel ils sont implantés.

Quelles options ?

Si chaque catégorie de déchets radioactifs est généralement associée à une solution de stockage unique, l’hétérogénéité des déchets FA-VL impose d’envisager plusieurs solutions complémentaires et adaptées aux spécificités.

Parmi les solutions envisagées figure la création de stockages à faible profondeur (une trentaine de mètres). L’Andra travaille depuis plusieurs années sur un site pressenti dans la communauté de communes de Vendeuvre-Soulaines, dans l’Aube, pour une partie des déchets FA-VL (voir question 4). Un site complémentaire à faible profondeur pourrait être envisagé pour la prise en charge d’autres familles FA-VL.

Les particularités de ces déchets permettent également d’envisager l’orientation de certains vers d’autres filières de gestion, sous réserve de remplir toutes les exigences de sûreté, comme les installations de stockage de déchets dangereux (ISDD), le futur centre de stockage de déchets de très faible activité (TFA) qui prendra le relais du Cires(1) à l’horizon 2040-2045, le Centre de stockage de l’Aube, ou encore Cigéo.

Autre cas particulier : les RTCU produits par Orano dans son usine de Malvési (dans l’Aude) avant 2019 sont considérés comme des déchets « historiques » et, dans le cadre du plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs (PNGMDR) 2022-2026, Orano travaille sur un projet de stockage à faible profondeur sur le site.

Un nouveau centre à l’étude dans l’Aube

L’Andra a identifié une zone géologique adaptée au stockage à faible profondeur d’une partie des déchets FA-VL. Située sur le territoire de la communauté de communes de Vendeuvre-Soulaines, dans l’Aube, elle a fait l’objet de diagnostics environnementaux, d’études préliminaires de conception et d’évaluations de sûreté. Entreposage de colis de déchets FA-VL au bâtiment d’entreposage du Cires de l’Andra dans l’Aube.

Il en ressort qu’un stockage à une trentaine de mètres de profondeur assurerait une barrière d’argile suffisante entre les déchets et les eaux souterraines, tout en offrant une bonne confiance dans la robustesse de l’ouvrage face à l’érosion de surface pendant au moins cinquante mille ans. Ces éléments sont détaillés dans un dossier d’options techniques et de sûreté que l’Andra a remis à l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) en 2024 au titre du PNGMDR. 

En revanche, si une grande majorité des déchets radifères pourraient trouver leur place dans ce stockage, ce n’est pas le cas des déchets de graphite ou des déchets bitumés. Une recherche de solutions complémentaires doit donc être engagée pour ces derniers.

Prochaines étapes

Pour répondre à une demande du PNGMDR en vigueur, l’Andra a rassemblé dans un document synthétique toute l’information disponible sur les déchets FA-VL connus et sur les options de gestion envisageables existantes, en projet ou à définir. Sur cette base, une analyse multicritères multi-acteurs a été lancée début 2025 par le ministère en charge de l’Énergie. Elle donne l’occasion aux producteurs de déchets radioactifs, aux autorités publiques et aux acteurs de la société civile de formuler leurs observations et attentes.

Pour l’Andra, le fruit de cette analyse permettra d’élaborer un premier schéma industriel global de gestion de déchets FA-VL en 2026. En parallèle, l’instruction par l’ASNR du dossier d’options techniques et de sûreté pour le stockage à faible profondeur d’une partie des déchets FA-VL se poursuit.

 

(1) Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage.

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Déchets FA-VL déjà produits en 2023

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du volume total des déchets radioactifs

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du niveau de radioactivité total