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Acaci : pour 300 000 m3 de plus

Stocker 950 000 m3 de déchets de très faible activité (TFA) au lieu des 650 000 m3 initialement autorisés, sur une même surface de stockage : voilà l’objectif du projet Acaci (Augmentation de la Capacité Autorisée du CIres) dont la demande d’autorisation vient d’être déposée le 7 avril 2023.

Vue aérienne du Cires

Le projet Acaci est l’aboutissement de vingt ans d’optimisation du stockage des déchets TFA au Cires grâce aux recalibrages successifs des alvéoles creusées dans l’argile. Par exemple, en 2007, la fusion de deux alvéoles et de la route qui les séparait a permis d’atteindre une longueur de 176 mètres ! En 2010, leur approfondissement de 7,5 à 8,5 mètres et le raidissement des pentes puis en 2016 la surélévation de la hauteur des déchets hors-sol de 3,5 à 6 mètres, font passer la capacité de stockage de ces alvéoles de 10 000 m3 à 30 000 m3 chacune ! De quoi stocker sur deux tranches la totalité du volume initialement prévue sur trois tranches.

Un calendrier serré

« En 2020, le Cires avait atteint environ 63 % de sa capacité de stockage autorisée. Selon nos calculs, nous aurons atteint les 650 000 m3 en 2029, explique Fanny Gérard, responsable du projet Acaci au Cires. Il nous faut donc terrasser, creuser et équiper notre troisième tranche avant cette date pour continuer à prendre en charge des colis de déchets TFA, sans rupture de flux. De ce fait, nous devons demander dès maintenant l’autorisation d’augmenter notre capacité de stockage ».

Le Plan National de Gestion des Matières et Déchets Radioactifs (PNGMDR) prévoyait que la demande d’augmentation de la capacité autorisée soit déposée au moins six ans avant la saturation prévue du centre. Pour les équipes de Fanny Gérard, chargées de préparer la demande d’autorisation, une véritable course contre la montre s’est engagée dès 2020. « Réunions avec les services instructeurs de l’État, réunions de concertation préalable avec le public, interface avec l’ensemble des directions de l’Andra, techniques, juridiques, économiques, je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer », souligne la cheffe de projet qui est allée elle-même déposer, le 7 avril 2023, la demande d’autorisation à la préfecture de l’Aube.

Un enjeu de taille

Cette autorisation est indispensable pour assurer la continuité du stockage des déchets TFA au Cires. Au rythme actuel de 25 000 m3 par an, elle prolongerait ainsi la durée d’exploitation du centre d’une quinzaine d’années. « Pendant les dix-huit mois d’instruction de notre demande d’autorisation environnementale, nous continuons à avancer et à préparer le projet pour pouvoir immédiatement démarrer en cas d’avis favorable, car les alvéoles de la tranche 2 se remplissent rapidement… », indique Fanny Gérard.

Mais sans plus attendre, il est également essentiel de rechercher des solutions pour les volumes à venir, que l’Inventaire national des matières et déchets radioactifs évalue à plus de 2 100 000 m3 d’ici 2050-2060.

Retrouvez notre dossier complet - Déchets de très faible activité : gérer le présent, penser l’avenir