Approfondir la connaissance de l’environnement et du sous-sol
S’ils sont autorisés, les travaux préparatoires à Cigéo vont permettre d’approfondir la connaissance de l’environnement du point de vue géologique, hydrogéologique (étude des eaux souterraines) et géotechnique (étude des sols). Ils vont aussi permettre d’investiguer le sous-sol sur 60 hectares afin de caractériser l’intérêt des éventuels vestiges et de mettre en oeuvre toutes les conditions qui permettront leur préservation, leur enregistrement et leur conservation.
Certains s’en souviennent sans doute : en 2016, des centaines de tranchées de quelques mètres de long avaient été ouvertes sur une partie du futur site de Cigéo (sur la zone dite « descenderie »). Les experts de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) effectuaient alors son diagnostic archéologique par échantillonnage. Leurs préconisations se retrouvent aujourd’hui dans la liste des travaux préparatoires : 60 hectares de sol devront être analysés sur 45 centimètres à 2 mètres de profondeur pour affiner la connaissance historique du secteur.
La durée de l’opération, qui est un prérequis à tous les chantiers en France, dépendra de la nature des vestiges découverts. Elle pourra aller jusqu’à 36 mois sur une zone où pourraient se concentrer ces traces historiques. Le terrain sera ensuite remis en état.
« Cela peut paraître important, mais c’est un chantier qui ne présente pas de difficultés particulières, précise Jean-Luc Hoareau, chef du service Pilotage des travaux préparatoires de l’Andra, qui a supervisé le dossier. Cela ne nous empêche pas d’espérer quelques belles découvertes sur trois époques historiques différentes. »
Seulement 13 forages pérennes
Autre volet important du dossier : la réalisation d’environ 600 nouveaux forages qui, pour la plupart, auront quelques dizaines de mètres de profondeur et seront réalisés jusqu’à 20 kilomètres du centre des installations.
Ces forages vont préciser et approfondir la connaissance du sol, et en particulier la couche du calcaire du Barrois, située à quelques mètres ou dizaines de mètres de profondeur. Quelques forages seront équipés de piézomètres(1) pour suivre, pendant au moins un an, la dynamique des eaux souterraines.
Seuls 13 forages atteindront de grandes profondeurs – de 345 à 715 mètres – à partir de quatre plateformes réparties sur le pourtour du site. Ce sont les seuls aménagements appelés à durer. Ils serviront en effet à contrôler, pendant toute la durée d’exploitation puis de surveillance de Cigéo, l’absence de migration d’éléments radioactifs dans l’environnement.
Pendant les travaux préparatoires, deux bases vie(2) sont également prévues, une au lieu-dit de la ferme du Cité de Bure (55) et une à proximité de l’Espace technologique de Saudron (52), plus quelques plateformes plus éloignées (bungalows, zones de stockage, etc.).
(1) Forages en profondeur dotés de tubes soudés bout à bout, permettant un suivi des eaux souterraines.
(2) Construction modulaire éphémère qui sert à accueillir les entreprises et les collaborateurs durant la période d’un chantier.
DE NOMBREUX ACTEURS IMPLIQUÉS
Les premiers travaux préparatoires menés par l’Andra pourraient aussi servir à d’autres acteurs impliqués dans le projet, à l’image des maîtres d’ouvrage de certaines opérations de raccordement à Cigéo.
C’est par exemple le cas du conseil départemental de la Haute- Marne pour la déviation de la RD 60/960, qui contourne la zone « descenderie » et permettra de maintenir la continuité de la route départementale.
C’est le cas aussi de SNCF Réseau pour la mise à niveau de la ligne ferroviaire 027000, reliant Gondrecourt-le-Château à la ligne Paris-Strasbourg. Ces deux opérations sont nécessaires à la construction et/ou à l’exploitation de Cigéo et, à ce titre, intègrent le projet global porté par l’Andra. Elles bénéficieront d’un transfert d’autorisation pour leurs propres travaux préparatoires.