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Centraco, maillon essentiel de la chaîne de gestion des déchets radioactifs

Cyclife France, filiale à 100 % du groupe EDF, créée en 1990, et son usine Centraco (Gard) proposent des solutions de traitement et de conditionnement de déchets radioactifs issus de l’industrie électronucléaire, de centres de recherche ou d’activités médicales. Tours et contours d’une installation industrielle unique en France, qui est aussi un partenaire incontournable de l’Andra.

Cyclife France est un acteur clé dans le processus global de gestion des déchets radioactifs. Elle  exploite notamment une installation de traitement de déchets radioactifs de très faible activité (TFA) et de faible et moyenne activité à vie courte (FMA-VC) unique en France.

Baptisée Centraco – pour « centre de traitement et de conditionnement » –, cette usine est située à Codolet, sur le site nucléaire de Marcoule, dans le Gard. Elle compte 300 salariés et 150 prestataires. « Notre valeur ajoutée, dans la filière nucléaire, est de réduire les volumes de déchets radioactifs traités, pour préserver les capacités de stockage de l’Andra », explique Guénola Guillon, directrice générale de Cyclife France depuis mai 2021.

L’entreprise se positionne sur trois grandes activités : « Nous gérons notre usine de Centraco. Et nous développons également des machines mobiles pour intervenir directement sur les sites nucléaires et assurer le traitement des déchets à la source. Enfin, nous réalisons des études et proposons des solutions sur mesure pour nos clients », énumère Guénola Guillon, venue de la filiale d’EDF de production et de distribution d’électricité au Royaume-Uni.

Le site de Centraco est situé sur la site nucléaire de Marcoule, dans le Gard.
©PierreLafond VoixOff
Le site de Centraco est situé sur la site nucléaire de Marcoule, dans le Gard.
©PierreLafond VoixOff

Pleins feux sur Centraco

Retour à Centraco. L’usine, inaugurée en 1999, s’appuie sur deux procédés de traitement. D’abord, la fusion. Les déchets métalliques destinés à l’unité de fusion arrivent en vrac dans des conteneurs, des caisses, ou sous forme de gros composants. Plusieurs ateliers permettent de les trier, de les caractériser et de les découper avant leur passage au four. L’installation traite des composants pouvant aller jusqu’à 15 mètres et 50 tonnes, comme des échangeurs thermiques ou des racks de piscine combustible.

Une fois mis au gabarit, ils sont fondus dans un four à induction d’une capacité de quatre tonnes. Le métal fondu est ensuite coulé pour réaliser le colis final appelé « lingot ». Ce procédé de fusion entraîne une réduction de volume des déchets d’un facteur 6 à 10. Chaque année, plus de 600 tonnes de déchets métalliques entrent ainsi dans le four de fusion.

Générateur de vapeur de la Marine Nationale (plus de 40 tonnes et 4 mètres de haut) reçu en 2022 : il a été découpé puis fondu pour réduire son volume avant stockage.
©Adeline Justamon
Générateur de vapeur de la Marine Nationale (plus de 40 tonnes et 4 mètres de haut) reçu en 2022 : il a été découpé puis fondu pour réduire son volume avant stockage.
©Adeline Justamon
Après la découpe et la fonte, le métal est coulé pour former des lingots, qui seront ensuite expédiés à l’Andra pour stockage.
©Robert Fhal
Après la découpe et la fonte, le métal est coulé pour former des lingots, qui seront ensuite expédiés à l’Andra pour stockage.
©Robert Fhal
Après la découpe et la fonte, le métal est coulé pour former des lingots, qui seront ensuite expédiés à l’Andra pour stockage.
©Robert Fhal
Après la découpe et la fonte, le métal est coulé pour former des lingots, qui seront ensuite expédiés à l’Andra pour stockage.
©Robert Fhal
Après la découpe et la fonte, le métal est coulé pour former des lingots, qui seront ensuite expédiés à l’Andra pour stockage.
©Robert Fhal

Deuxième procédé, l’incinération. Centraco est équipé d’un four statique d’incinération pour les déchets solides et liquides incinérables.

Les déchets solides non métalliques – c’est-à-dire les plastiques, pièces de bois, tenues de travail, emballages, etc. – arrivent dans des fûts en plastique qui sont contrôlés aux rayons X pour garantir la conformité des déchets avec les spécifications du four. Les liquides – huiles, effluents de rinçage… – sont quant à eux reçus en fûts ou en citernes, avant d’être transférés dans des cuves d’entreposage spécifiques.

Ces déchets solides et liquides sont incinérés dans le four. Les résidus de l’incinération sont des cendres et des mâchefers, qui sont conditionnés dans des fûts de 400 litres. Cette incinération permet un gain de volume des déchets d’un facteur 10 à 20. L’usine incinère tous les ans environ 4 000 tonnes de déchets radioactifs.

Les déchets solides incinérables sont livrés dans des futs en plastiques. Contrôlés à leur arrivés, ils sont entreposés puis envoyés au four d’incinération selon leur composition.
©Anthony Micallef
Les déchets solides incinérables sont livrés dans des futs en plastiques. Contrôlés à leur arrivés, ils sont entreposés puis envoyés au four d’incinération selon leur composition.
©Anthony Micallef
Les déchets solides incinérables sont livrés dans des futs en plastiques. Contrôlés à leur arrivés, ils sont entreposés puis envoyés au four d’incinération selon leur composition.
©Anthony Micallef
Dans l’incinérateur de Centraco, plus de 85 000 tonnes de déchets ont été traités depuis 1999 pour être réduis en cendres et en mâchefers (réduction de 90 à 95% du volume).
©Cyclife France
Dans l’incinérateur de Centraco, plus de 85 000 tonnes de déchets ont été traités depuis 1999 pour être réduis en cendres et en mâchefers (réduction de 90 à 95 % du volume).
©Anthony Micallef
Les résidus de l’incinération sont mélangés avec un liant puis conditionnés dans des fûts de 400 litres, avant leur expédition à l’Andra.
©Cyclife France

Une coopération au long cours avec l’Andra

Opérateur en zone de maintenance fusion.
©Anthony Micallef

Du traitement des déchets radioactifs à leur recyclage éventuel dans la filière nucléaire en passant par la caractérisation et le conditionnement des résidus ultimes destinés aux deux centres de stockage gérés par l’Andra dans l’Aube*, l’usine Centraco et l’Andra travaillent main dans la main. « Depuis leur collecte jusqu’à leur stockage, les colis de déchets radioactifs font l’objet d’un contrôle permanent. Des critères extrêmement précis en matière de radioactivité, de composition physique et chimique, ainsi que les modes de conditionnement constituent en effet autant de préalables absolus à l’acceptation des résidus », insiste la directrice générale.

L’ensemble du process est encadré par des autorisations et des agréments délivrés par l’Andra. Ils font d’ailleurs l’objet de mises à jour régulières, en fonction des évolutions réglementaires et techniques. Une exigence de sécurité, encore et toujours. Une manière de garantir la sécurisation des substances radioactives et, pour l’Andra, d’assurer à long terme la sûreté de ses installations de stockage.

* Les déchets TFA sont dirigés vers le Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (Cires), les déchets FMA-VC vers le Centre de stockage de l’Aube.

 

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