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Plus de 500 millions d’euros pour la Meuse et la Haute-Marne

Avec la signature du projet de développement du territoire (PDT), une dynamique territoriale vertueuse s’enclenche autour du projet Cigéo et de son territoire d’accueil, en Meuse et en Haute-Marne. À partir de 2020, 38 actions vont voir le jour pour un demi-milliard d’euros d’investissements sur cinq ans.

Philippe Leraître, sous-préfet et chef de la mission Cigéo directement rattachée au préfet coordonnateur.

C'est un travail de fond qui aura pris près de trois ans et été rythmé par plus d’une centaine de rencontres entre les acteurs du territoire pour élaborer la version définitive du projet de développement du territoire (PDT). La signature de ce document stratégique le 4 octobre dernier au Centre de l’Andra en Meuse/Haute-Marne marque une étape cruciale : celle de l’engagement de ses  24 signataires pour l’aménagement du territoire et le développement économique autour du projet Cigéo, et à moyen terme au bénéfice des deux départements de la Meuse et de la Haute-Marne.

« C’est l’aboutissement d’un travail collectif, lancé dès la mi-2016 à partir de la lettre de mission adressée par le Premier ministre au préfet de la Meuse, préfet coordonnateur pour Cigéo », précise Philippe Leraître. Sous-préfet et chef de la mission Cigéo directement rattaché au préfet coordonnateur, il a piloté l’élaboration de ce document de territoire, en association avec les collectivités territoriales, les opérateurs industriels (EDF, CEA, Orano), les chambres consulaires, les groupements d’intérêt public (GIP), ainsi que l’Andra. « Il s’agissait de réunir toutes les parties prenantes et de travailler sur une stratégie partagée de développement, au regard de leurs compétences respectives. »

Fin 2017, une centaine de propositions susceptibles d’accompagner Cigéo et le territoire étaient ainsi identifiées. « L’objectif en 2018 a consisté à mettre à plat les actions proposées et à les prioriser. » Pour aboutir à la signature du PDT en 2019.

 

Un projet de développement du territoire... pour quoi faire ?

L’objectif est le suivant : se saisir collectivement de l’opportunité que représente un projet industriel de l’ampleur de Cigéo pour créer les conditions d’un développement économique pérenne, et permettre aux collectivités locales, aux entreprises, aux habitants d’en tirer tout le bénéfice. « La construction, puis l’exploitation de Cigéo vont générer progressivement de l’activité et de la richesse économique sur le territoire, explique Philippe Leraître. Si le projet est autorisé, l’Andra évalue par exemple jusqu’à 2 000 le nombre d’emplois nécessaires à la construction du futur centre de stockage. »

Recruter et former du personnel, accueillir et loger les futurs salariés et leurs familles, anticiper les augmentations de trafic, accompagner les entreprises locales, etc.,c’est tout un territoire qui va se mettre en condition d’accueillir le projet Cigéo. « On ne peut pas attendre l’autorisation de création et la construction de Cigéo qui s’ensuivra, pour réinvestir les services à la population, développer de nouvelles filières de formations, réaliser des infrastructures de transport et des équipements... Tout ceci s’anticipe,et c’est l’ambition de ce PDT. »

 

38 actions prioritaires

Qui fait quoi ? Avec quels moyens ? Et à quelles échéances ? Le PDT déroule un programme de 64 projets répartis en quatre axes stratégiques. Des premiers travaux d’aménagement routier ou ferroviaire préalables à la construction de Cigéo à la création de nouveaux équipements et services à la population, le PDT constitue un « outil opérationnel » de développement qui dépassera donc le seul cadre géographique du projet industriel. « La mise en place de ces actions sera progressive », poursuit Philippe Leraître. À ce jour, 38 actions ont été choisies et contractualisées, permettant d’identifier, pour chacune d’entre elles, un maître d’ouvrage et des financements dédiés. Il s’agit, outre les aménagements routiers et ferroviaires de proximité autour de Cigéo, d’assurer l’alimentation en eau et en électricité du futur Cigéo ou d’autres entreprises, d’achever la couverture en fibre  optique. « C’est une dynamique d’investissement qui va pouvoir s’enclencher et qui bénéficiera aux entreprises locales. »

Parallèlement, d’autres actions vont permettre d’accueillir des entreprises, de développer de l’emploi qualifié ou de proposer un habitat réhabilité (axe 2). « Nous avons commencé à travailler, avec les collectivités locales concernées, à l’aménagement de zones d’activité économique en proximité de Cigéo. Il va notamment s’agir d’acquérir et de viabiliser les terrains pour permettre l’installation d’entreprises. » Des parcours renforcés d’insertion seront mis en place pour permettre aux demandeurs d’emploi de profiter d’opportunités d’embauche, en partenariat avec Pôle emploi. « Nous voulons créer les conditions d’une réussite durable pour les habitants du territoire. Cela passera également par la réhabilitation de l’habitat, la mise à niveau d’équipements, par exemple les maisons de santé ou la garde des enfants... » Au total, plus de 500 millions d’euros seront débloqués par les différents signataires pour la réalisation de ces 38 premières actions.

 

Le début d’une transformation durable

Les stations d’épuration sont des infrastructures territoriales à dimensionner selon la population.

Transports collectifs et mobilités douces, soutien à la filière agricole et sylvicole, préservation architecturale et valorisation du patrimoine... Les 26 orientations des axes 3 et 4 s’inscrivent dans un temps plus long. « Il s’agit de projets qui nécessitent un temps de maturation complémentaire pour en identifi er la portée, la maîtrise d’ouvrage et en mobiliser les financements. Notre travail doit donc se poursuivre pour en préciser les contours », souligne Philippe Leraître. Elles permettront de dessiner l’avenir d’un territoire tourné notamment vers la préservation et la valorisation de son patrimoine architectural et paysager, le soutien à ses filières économiques d’excellence et la transition énergétique.

La signature du PDT marque le début d’une transformation durable en Meuse et en Haute-Marne. « Le projet de territoire a été signé en présence de la ministre Emmanuelle Wargon. C’est une feuille de route qui nous engage pour la suite », conclut Philippe Leraître. « Gouvernance et comités de pilotage nous attendent pour s’assurer de l’avancement régulier des projets. » Le sous-préfet tient aussi à l’appropriation citoyenne de ce PDT : « Un projet de territoire d’un demi-milliard d’euros d’investissements,ce n’est pas anodin. Ce projet mérite d’être porté à la connaissance de celles et ceux qui devront en bénéficier. »