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La radioactivité au service du patrimoine

Début juin, deux statues restaurées par Arc-Nucléart dans le cadre d’un parrainage Andra ont retrouvé place dans leur commune d’origine : Thonnance-les-Joinville et Germisay. Ces retours ont été l’occasion de mettre en lumière une des applications de la radioactivité, plus particulièrement l’irradiation par les rayons gamma du Cobalt 60. Explications.

Entre le 6 et le 8 juin, deux représentants de l’atelier-laboratoire d’Arc-Nucléart, accompagnés de communicants du CMHM ont réalisé une tournée en Haute-Marne afin de rapporter la statue de Saint-Didier à Thonnance-les-Joinville puis la statue de Saint-Côme et Saint-Damien à Germisay, de retour de Grenoble où elles ont retrouvé leur lustre.

La venue de l’équipe d’Arc-Nucléart a été l’occasion de présenter au public les œuvres, d’expliquer les différentes étapes de restauration et de rappeler le parrainage de l’Andra.

Le 6 juin en mairie de Thonnance-les-Joinville, à l’occasion d’une rencontre associant des habitants du village et l'équipe d'Arc-Nucléart ont expliqué toutes les opérations réalisées sur Saint-Didier, statue en bois du 17e siècle. L’opération a été reconduite le lendemain à Germisay avec la présentation de la statue de Saint Côme et Saint-Damien. 

Au total, une quarantaine de personnes parmi lesquelles les maires des 2 communes, a assisté à ces présentations.

Enfin l’équipe d’Arc Nucléart n’est pas repartie les mains vides puisque 2 nouvelles statues seront restaurées dans les prochains mois : un Saint-Roch originaire de Chatonrupt (52) et un Saint-Lazare en oraison, dit Saint-Langueur, de l’église de Ligny-en-Barrois (55). A suivre donc.

La mission d’Arc-nucléart

Composé de 18 personnes, ARC-Nucléart est un atelier-laboratoire spécialisé dans la conservation et la restauration du patrimoine, spécialisé dans la restauration d’œuvres d’art créées avec des matériaux organiques comme le bois ou le cuir. Il est situé au sein du CEA de Grenoble.

En pratique

Arc-Nucléart réalise tout d’abord un travail de sécurisation de l’objet avant une étude très poussée. Puis l’objet est placé dans l’irradiateur, équipement déterminant dans le procédé. « On utilise des sources de rayonnements gamma de très haute activité, en l’occurrence du Cobalt 60, pour traiter certains objets », explique Laurent Cortella, Ingénieur-chercheur chez Arc-Nucléart, dans le podcast « Radio-Actif » de l’Andra. Le rôle de ces rayonnements ? Irradier les « ravageurs », insectes ou champignons qui détériorent le patrimoine.

La plupart des objets concernés sont en effet en bois. Ils sont souvent présentés dans les églises. Le traitement permet de lutter contre les insectes xylophages (termites, capricornes…). Les équipes d’Arc Nucléart ont pu faire face dans le passé à des cas plus complexes comme la momie de Ramsès II ou encore un bébé mammouth.

Vient ensuite le temps de la restauration minutieuse réalisée par des restaurateurs expérimentés qui redonne tout son cachet à l’œuvre.

Ecouter le podcast « Les rayons Gamma au service des objets du patrimoine »