Aller au contenu principal

La sûreté au cœur du projet Cigéo

Protéger l’Homme et l’environnement de la dangerosité des déchets les plus radioactifs : une exigence qui se retrouve à toutes les phases du projet, de sa conception à son exploitation et qui s’étend au-delà de sa fermeture, sur des centaines de milliers d’années.

Comme toute installation industrielle, notamment nucléaire, la réalisation de Cigéo comporte des risques susceptibles d’intervenir pendant sa construction, son exploitation et, dans le cas spécifique du stockage géologique, après sa fermeture. L’objectif de la démonstration de sûreté est d’établir la capacité du stockage à maîtriser ces risques, grâce notamment aux dispositions de conception, d’exploitation et de fermeture prises par l’Andra. À titre d’exemple, en phase d’exploitation, les risques peuvent être liés aux opérations de manutention et de mise en stockage des déchets. Ces opérations doivent également intégrer les spécificités d’une installation souterraine. Après fermeture, la sûreté de Cigéo doit être assurée de manière passive, sans intervention humaine et sur une très longue durée, en reposant avant tout sur les qualités de la couche géologique.

La démonstration de sûreté est le fruit de plus de 30 ans d’études et de recherches, régulièrement évaluées depuis 2005 par l’Autorité de sûreté nucléaire, son appui technique l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et par des experts internationaux. « Nous apportons aujourd’hui la preuve que nous avons la capacité de réaliser toute l’installation, sur toutes ses étapes avec une démonstration de sûreté complète », souligne Sébastien Crombez, directeur sûreté, environnement et stratégie filières à l’Andra.

Les analyses de risques couvrent toute l’exploitation de Cigéo et après sa fermeture. L’analyse  des scénarios étudiés montre que les impacts de Cigéo sur l’Homme et son environnement resteraient très limités. « Pour ces scénarios, nous avons adopté une logique d’humilité : nous envisageons des situations même peu vraisemblables et imaginons que nous avons commis des erreurs. Nous regardons aussi les cascades d’événements pour éprouver la performance des systèmes de défense redondants. Que se passe-t-il en cas d’incendie avec défaillance des systèmes d’extinction ? Que se produit-il en cas de scellement défaillant et de fuite de colis de déchets de haute activité ? En cas d’intrusion ? Et s’il y avait une fracture dans la couche géologique que nous n’avons pas détectée ? Dans tous ces scénarios, les impacts restent faibles. Quelles que soient les défaillances, le système reste robuste » détaille Sébastien Crombez. 

En exploitation : protéger les personnels, les riverains et l’environnement

Essai de chute d'un démonstrateur d'un conteneur de stockage pour les déchets MA-VL

La démonstration de sûreté en exploitation est fondée sur l’analyse détaillée des différents risques susceptibles de se produire, notamment lors des opérations de réception et de mise en stockage des colis. Peuvent être cités à titre d’exemple : le risque d’incendie, le risque de chute de colis, mais aussi des risques naturels ou extérieurs à Cigéo comme le risque d’inondation, le risque de chute d’avion… 

Sur la base de cette analyse des risques, la démarche de sûreté consiste à prévoir, dès la conception, des dispositions de protection dans l’installation et l’organisation de l’exploitation du stockage. L’objectif est de faire en sorte qu’en face de chaque risque identifié soit apportée une réponse pour l’éviter et/ou en limiter les effets.

La démarche de sûreté repose sur le principe de défense en profondeur qui consiste à mettre en place plusieurs lignes de défense face à un même risque, c’est-à-dire des dispositions de protection multiples et indépendantes les unes des autres.
Concrètement il s’agit :

  • en premier lieu, d’éviter la survenue d’un incident ou d’un accident (chute de colis, incendie, inondation…) par la conception et le mode de fonctionnement de Cigéo ;
  • en second lieu de mettre en œuvre les moyens de détection de dysfonctionnements et les moyens d’intervention pour maintenir l’installation dans des conditions de sûreté.

Dans une démarche prudente, malgré l’ensemble de ces dispositions qui permettent de rendre très peu vraisemblable la survenue d’un dysfonctionnement, l’Andra considère tout de même que des incidents ou accidents puissent survenir. Elle met en place des dispositions permettant de réduire au maximum leurs conséquences et évalue leurs impacts afin de vérifier qu’ils restent acceptables.

Après fermeture : le rôle central de la géologie

Réunion de travail autour de la sûreté de Cigéo

La sûreté passive à long terme de Cigéo repose sur la fermeture de l’installation souterraine et sur la capacité de la couche géologique hôte à confiner et limiter la migration de la radioactivité vers la surface. L’évaluation de la sûreté après cette fermeture vise notamment à démontrer que la couche géologique joue bien ce rôle de protection dans le temps.
Les risques après fermeture qui sont pris en compte à long terme concernent d’éventuelles perturbations de la couche géologique liées à la présence du stockage (l’endommagement de la roche à proximité du stockage lors du creusement des ouvrages souterrains, par exemple), des événements naturels (un séisme, par exemple), des défaillances des colis ou des dispositifs de fermeture du stockage (une défaillance de l’ensemble des ouvrages de scellements des ouvrages souterrains, en particulier des puits et des descenderies, par exemple), une défaillance de la couche hôte (une fracture non détectée par exemple) ou des activités humaines involontaires en cas d’oubli du stockage (des forages).

À partir de l’analyse des risques et sur la base des connaissances scientifiques et technologiques acquises à ce stade des études, l’Andra a évalué la manière dont la radioactivité contenue dans les déchets est susceptible d’arriver à la surface, et de fait jusqu’à l’Homme. Il s’agit de vérifier la capacité du stockage et du milieu géologique à garantir la protection de l’Homme et de l’environnement sur le long terme, en fonctionnement normal et face à des dysfonctionnements. Cela se traduit par l’élaboration, d’une part, d’un scénario d’évolution normale, qui représente l’évolution attendue du stockage dans le temps et dans l’espace ; et d’autre part, des scénarios qui permettent d’étudier les conséquences de potentiels dysfonctionnements ou d’intrusions humaines involontaires par des forages, s’écartant ainsi de l’évolution attendue du stockage.

Au final, quel que soit le scénario envisagé, les impacts sur l’Homme et l’environnement restent inférieurs aux limites fixées par l’ASN.

 

Quel impact radiologique ?

En fonctionnement normal, l’impact radiologique maximal de Cigéo, pendant son exploitation, sur les populations riveraines est évalué à 0,001 mSv/an, soit 1 000 fois inférieur à la contrainte fixée par la réglementation pour toute activité nucléaire (1 mSv/an). Après sa fermeture, l’impact radiologique maximum de Cigéo en fonctionnement normal n’interviendrait qu’après plusieurs centaines de milliers d’années, et serait de l’ordre de 0,0015 mSv/an, soit très inférieur à la valeur de référence de 0,25 mSv/an estimée par l’ASN dans le guide 
de sûreté relatif au stockage géologique.

Retrouvez notre dossier complet - Demande d’autorisation de création : en route vers Cigéo