L'Andra et son homologue hongrois renforcent leur coopération pour une gestion sûre des déchets radioactifs
Lundi 7 avril à Budapest, l’Andra a signé un accord de coopération pour cinq ans avec son homologue hongrois, Puram. De quoi envisager un retour d'expérience fructueux, tant les projets et activités de stockage de déchets radioactifs des deux pays présentent un intérêt mutuel pour l'Andra et Puram.

Cet accord est le résultat de visites croisées depuis 2024 entre les ingénieurs de l’Andra en Hongrie et ceux de Puram en France. Elles ont permis d’évaluer l’intérêt de la mise en place d’un accord de coopération bilatérale qui bénéficierait aux deux parties.
Dans ce cadre, de nombreux sujets ont été identifiés par les experts de l'Andra :
- la co-activité des travaux de construction et d’exploitation nucléaire ;
- les méthodes et les dispositifs de sécurité lors de la construction des ouvrages ;
- la ventilation en zone travaux y compris pour la sécurité incendie ;
- la surveillance des alvéoles de stockage ;
- la modélisation de déchets radioactifs spécifiques et la prise en compte de leurs impacts dans la démonstration de sûreté.
Autant d'éléments qui ont conduit à la signature de l'accord et permettra aux deux agences d’échanger des connaissances opérationnelles, techniques, scientifiques et stratégiques sur la gestion des déchets radioactifs.
Une relation franco-hongroise de longue date
En 2011 et durant cinq ans, un précédent accord de coopération a lié l’organisation hongroise de gestion de déchets radioactifs, Puram, à l’Andra. Cet accord plus limité couvrait l’accompagnement de Puram dans le développement de son projet de stockage géologique profond pour ses déchets les plus radioactifs.
Hongrie : l'expérience du stockage géologique profond
La Hongrie fait partie des rares pays qui exploitent déjà un centre de stockage géologique profond. Contrairement à Cigéo, en France, qui est prévu pour stocker les déchets radioactifs les plus dangereux à 500 mètres de profondeur (haute activité - HA - et moyenne activité à vie longue - MA-VL) , l'installation hongroise, baptisée National Radioactive Waste Repository (NRWR), est destinée au déchets radioactifs de faible et moyenne activité.
Situé à Bátaapáti, à proximité de la centrale de Paks, à une centaine de kilomètres au sud de Budapest, le stockage a été aménagé dans une roche cristalline à une profondeur de 250 mètres. Depuis 2012, il reçoit les déchets de fonctionnement issus de la production électronucléaire, notamment les équipements de protection des opérateurs, les outils contaminés, ainsi que les liquides radioactifs solidifiés au moment de leur conditionnement en colis de déchets. NRWR a également été conçu pour recevoir, le moment venu, les déchets de démantèlement des installations nucléaires. À la suite de l’évolution de sa conception, sa capacité totale s’élève actuellement à 20 000 m³. Une fois terminé, il comprendra six grandes alvéoles de stockage, tout en longueur, desservies par six kilomètres de galeries.
L'intérêt de l'Andra pour cette installation réside notamment dans le fait qu'elle présente des similitudes avec Cigéo : elle dispose d’une descenderie double, d'ouvrages de stockage pour y accueillir des colis en béton empilés en plusieurs couches (à l'image des conteneurs de stockage de déchets MA-VL dans Cigéo) ou encore un fonctionnement en chantiers séparés entre la construction et l'exploitation.


