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L’Andra organise la conférence internationale sur l’argile

Dédiée à l’utilisation de l’argile pour le confinement des déchets radioactifs, la Clay Conference (« clay » pour argile en anglais) s’est tenue à Nancy en juin dernier. Cette année, c’était au tour de l’Andra d’organiser cette rencontre scientifique majeure sur le plan international.

L’argile est une matière aux propriétés remarquables. Utilisée dans la construction, la santé ou encore la protection de l’environnement, elle est aussi un élément clé dans la conception des projets de stockage géologique des déchets radioactifs les plus dangereux, à l’image de Cigéo. L’argile constitue en effet une barrière naturelle, en mesure de garantir le confinement des substances chimiques et radioactives sur le très long terme. Un sujet au cœur de la Clay Conference.

Après deux ans de report pour cause de crise sanitaire, l’évènement a eu lieu du 13 au 16 juin dernier. Cette 8ème édition depuis 2002, organisée cette année par l’Andra, a réuni à Nancy près de 450 experts internationaux du domaine, membres d’organismes homologues de l’Agence, ainsi que des scientifiques du monde académique et de la recherche publique et privée. « Cette rencontre permet de partager sur le plan mondial l’avancée des connaissances scientifiques et technologiques concernant l’argile et ses utilisations pour le stockage des déchets radioactifs », précise Marie-Anne Bruneaux, cheffe du service Valorisation, innovation et coordination des projets de recherche à l’Andra. « Elle permet aussi de faire le point sur les divers projets de stockage en cours dans le monde. »

Des thématiques multidisciplinaires

Sélectionnées par un Comité scientifique international et multidisciplinaire dédié, les études présentées couvrent toutes les phases des centres de stockage, de leur conception à l’après-fermeture : de la caractérisation des argiles et de leur comportement dans le temps, qui relèvent notamment de la géologie, de la minéralogie, de la géochimie ou encore de la géomécanique, aux aspects opérationnels tels que les techniques de creusement, les dispositifs de surveillance, les outils numériques, en passant par l’étude de la migration des éléments radioactifs et des gaz… Une richesse thématique permettant d’effectuer un tour d’horizon complet des connaissances scientifiques actualisées et des innovations en matière de technologies. Les moments d’échanges prévus en marge des sessions de présentations sont l’un des points forts de la conférence mis en avant par les participants (et l’une des raisons pour laquelle la conférence a été reportée deux fois pour pouvoir être maintenue en présentiel).

Cigéo, un projet phare de stockage en couche argileuse

Avec 25 ans de recherche scientifique à son actif, la France fait figure de tête de proue en matière de conception d’un stockage géologique dans l’argile. Et alors que Cigéo s’apprête à franchir cette année une étape importante, avec le dépôt du dossier de demande d’autorisation de création (DAC), les experts de l’Andra ont apporté leur contribution en présentant les dernières avancées des études scientifiques et techniques en appui au développement progressif du projet Cigéo. Dans le monde, les pays disposant de formations argileuses favorables ont eux aussi retenu cette solution du stockage géologique. D'autres pays, comme la Suède ou la Finlande, disposant de formations granitiques pour implanter leur stockage géologique, prévoient également de recourir à l'argile, par exemple pour leurs ouvrages de fermeture.

A l’automne, la Suisse annoncera le choix du site retenu pour l’implantation de son futur centre de stockage souterrain, un projet qui présente de nombreuses similitudes avec le projet français.

Tout savoir sur l'argile Comprendre le concept du stockage géologique