Les déchets radioactifs au cœur du débat
Le 7 décembre 2017, s’est tenue la réunion publique annuelle de la Commission locale d’information (CLI) de la centrale nucléaire d’EDF à Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher). L’Andra ainsi que des représentants d’EDF, de l’ASN et de l’IRSN étaient invités à répondre aux 120 personnes présentes, sur le thème choisi pour l’occasion : la gestion des déchets radioactifs. Retour sur cet évènement avec Michel Eimer, vice-président de la CLI.
Pourquoi avoir choisi ce thème ?
Michel Eimer : C’est un sujet important, notamment au regard de la situation de la centrale de Saint-Laurent. Elle compte deux réacteurs à eau pressurisée (REP), en exploitation, qui produisent plusieurs types de déchets radioactifs. Il y a également deux réacteurs à uranium naturel graphite gaz (UNGG) en démantèlement, dont des déchets de graphite, dits de faible activité à vie longue (FA-VL), sont entreposés sur le site dans l’attente d’une solution de stockage définitive sur laquelle l’Andra travaille.
Quelles étaient les principales attentes du public ?
M. E. : Sur la question des déchets FA-VL, il s’agissait d’en savoir plus sur les solutions de gestion provisoires et définitives. Sur le premier point, EDF a confirmé la construction d’un lieu d’entreposage provisoire sur le site de Saint-Laurent pour vider deux silos contenant une partie du graphite irradié à l’horizon 2027. Quant à l’Andra, elle nous a fait part de ses dernières investigations géologiques sur le territoire de la communauté de communes de Vendeuvre-Soulaines en vue de la construction d’un nouveau centre pour leur éventuel stockage définitif. La réunion publique a également permis d’informer les personnes présentes sur la gestion des déchets des deux réacteurs en exploitation, en particulier les déchets à vie courte : leurs quantités, leur traitement, leur conditionnement jusqu’à leur stockage dans les centres de l’Andra dans l’Aube.
Quel bilan faites-vous de l’évènement ?
M. E. : La réunion publique est un outil pédagogique qui permet de développer une culture scientifique et technique sur un sujet. À travers les différentes présentations qui ont été faites, notamment par l’Andra, l’objectif est rempli. Des interrogations demeurent tout de même sur la gestion des déchets à vie longue. Si des avancées ont été présentées, le sujet prend du retard, et il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’avoir des solutions de gestion sûre et pérenne comme pour les déchets radioactifs à vie courte.