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Les enseignements de l’édition 2018 de l’Inventaire national

Au 31 décembre 2016, la France avait produit 1 540 000 m3 de déchets radioactifs, contre 1 460 000 m3 en 2013. Élodie Petry, responsable de l’Inventaire national à l’Andra, revient sur les principaux enseignements de l’édition 2018.

Alvéole 9 au Centre industriel de regroupement d'entreposage et de stockage (Cires) de l'Andra dans l'Aube.

Que faut-il retenir de l’édition 2018 ?

Élodie Petry : Cette édition nous montre que 90 % des déchets disposent d’une solution de stockage dans les centres de surface de l’Andra et que 76 % d’entre eux sont déjà stockés. Elle ne présente pas de grosses surprises et c’est une bonne chose. L’augmentation du volume de déchets est cohérente avec les prévisions de l’Inventaire précédent. Cela montre qu’au cours des années, nos méthodes sont de mieux en mieux rodées.

L’Inventaire confirme également l’augmentation à venir des déchets de très faible activité (TFA) liés au futur démantèlement des installations nucléaires. Si les déchets TFA sont aujourd’hui stockés au Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (Cires) de l’Andra dans l’Aube, les importants volumes à venir excèdent les capacités actuelles de ce centre. Nous travaillons, ainsi que les producteurs, sur le sujet depuis plusieurs années. Parmi les pistes de travail, nous pouvons citer les études sur le recyclage de certains matériaux, la réduction des déchets à la source, par exemple grâce aux efforts menés pour mieux connaître leurs caractéristiques, pour améliorer leur conditionnement ou encore pour optimiser les scénarios de démantèlement. Nous pouvons également citer les projets innovants accompagnés par l’Andra suite aux deux éditions de l’appel à projets sur l’optimisation de la gestion des déchets radioactifs de démantèlement. Une démarche pilotée par l’Agence entre fin 2014 et 2016, en collaboration avec l’Agence nationale de la recherche (ANR) et avec le soutien du programme Investissements d’avenir.

 

Quelles sont les principales nouveautés de cette édition 2018 de l’Inventaire ?

É.P. : Avec l’aide du comité de pilotage, nous avons essayé de rendre l’information encore plus riche et plus accessible au grand public. Ainsi, nous avons rédigé deux nouveaux dossiers thématiques, sur les déchets radioactifs du secteur médical et sur les sites pollués par la radioactivité. Même si ces derniers ne sont plus recensés dans l’Inventaire de l’Andra, étant désormais recensés par la direction générale de la Prévention des risques, nous avons souhaité pour cette édition en parler et les présenter. Nous avons également revu en profondeur le dossier sur les sources scellées(1), en se concentrant sur leurs domaines d’utilisation et leur gestion une fois usagées.

Dans l’objectif d’améliorer l’accès aux informations, nous avons aussi fait évoluer le site web afin de permettre aux internautes d’explorer eux-mêmes les données et d’en avoir une vision plus personnalisée grâce à de nouveaux outils de recherche.

 

« L’Inventaire est un élément précieux pour informer nos concitoyens. »

Comment sont utilisées ces données ?

É.P. : L’Inventaire est un élément précieux pour informer nos concitoyens. Il est utilisé comme donnée d’entrée pour le Plan national de gestion des déchets radioactifs (PNGMDR) et permet de s’assurer que tous les déchets radioactifs ont une solution de gestion. Les quantités de matières et déchets font d’ailleurs l’objet d’une présentation au groupe de travail du PNGMDR(2). Nous utilisons également régulièrement les données en interne afin de répondre à des demandes ponctuelles sur les stocks et prévisions et alimenter certaines études.

 

(1)Source radioactive conditionnée pour ne pas dégager de radioactivité dans l’environnement.
(2)Chargé de l’élaboration et du suivi du PNGMDR, le groupe de travail est co-présidé par l’ASN et la DGEC. Il est constitué de représentants de l’administration, des autorités de sûreté, des gestionnaires de déchets radioactifs, des producteurs de déchets, des représentants des associations et de la société civile.