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Que deviennent ces déchets ?

Les déchets étant répartis sur tout le territoire, l’Andra a mis en place un système de collecte pour aller les récupérer directement chez les producteurs et les particuliers qui en font la demande. Elle se charge ensuite de les entreposer ou de les stocker.

Pour les hôpitaux et les laboratoires de recherche, l’Andra a défini des consignes de tri très précises, présentées dans le Guide d’enlèvement des déchets radioactifs. Elle leur fournit des emballages spécifiques pour entreposer les déchets en attendant leur prise en charge.

Pour les particuliers et les collectivités, l’Andra assure la collecte directement sur place ou chez les pompiers, qui récupèrent dans certains cas les objets en attendant que l’Andra vienne les chercher.

 

 

Une centaine de tournées par an

La collecte des déchets est réalisée par un transporteur spécialisé qui utilise des camions dotés d’équipements spéciaux (feuille de plomb derrière la cabine du chauffeur, bac de rétention pour éviter les fuites, suivi par GPS).

Les chauffeurs sont formés au transport de matières radioactives et au contrôle radiologique, souligne Frédéric Barbette, chargé de la collecte des déchets radioactifs à l’Andra. C’est essentiel car leur rôle ne se limite pas à la conduite du véhicule. Une fois sur place, ils établissent tous les documents relatifs au transport et contrôlent les colis : frottis pour vérifier l’absence de contamination, mesure de débit de dose au contact et à un mètre.”

 

L’étiquetage, garant de la traçabilité du colis

Lorsque l’Andra a connaissance de l’existence d’un colis de déchets, un numéro lui est attribué. Dès son chargement dans le camion, chaque colis est étiqueté avec ce numéro. Poids, nature des éléments radioactifs, activité radiologique, date et heure de l’enlèvement : toutes ces données sont enregistrées dans un numéro d’identification à code-barres, véritable carte d’identité du colis qui le suivra durant tout son parcours. Les colis sont acheminés vers une plateforme de regroupement exploitée par l’Andra sur le site du CEA à Saclay (région parisienne), d’où ils sont aiguillés vers l’installation qui les prendra en charge.

À chacun son traitement

Les déchets de faible et moyenne activité à vie courte (matériel de laboratoire, solvants …) rejoignent deux entreprises de traitement : Socatri (dans le Vaucluse) où ils sont triés, broyés, puis reconditionnés ; et Socodei (dans le Gard), pour les déchets incinérables. Ils sont ensuite acheminés vers le Centre de stockage des déchets de faible et moyenne activité (CSFMA) de l’Andra dans l’Aube, où certains sont compactés, puis ces déchets sont stockés de manière définitive.

Les déchets de très faible activité rejoignent, quant à eux, directement le Centre de stockage de l’Andra qui leur est dédié, dans l’Aube également. Enfin, les déchets de faible activité à vie longue sont entreposés chez Socatri dans l’attente d’une solution de stockage définitif. D’autres, de moyenne activité à vie longue sont plus irradiants comme certains paratonnerres ou certains objets au radium à usage médical. Ils sont pour l’instant entreposés au CEA à Cadarache (dans les Bouches-du-Rhône) ou à Saclay (dans l’Essonne).

Cette multiplication des sites de traitement et d’entreposage nous rend tributaires des autres exploitants et constitue une importante source de complications, confie pour sa part Guy Langlois, responsable du service chargé d’assurer la traçabilité des déchets à l’Andra. Disposer sur un même site de deux bâtiments de regroupement et d’entreposage — projet de l’Andra dans l’Aube — permettrait une gestion beaucoup plus fluide de la filière.”

 

 

D’où viennent ces déchets ?

• 30 % des objets radioactifs collectés viennent d’Île-de-France ;
• 10 % de Rhône-Alpes ;
• 10 % de Midi-Pyrénées ;
• Les 50 % restant proviennent de toutes les autres régions françaises.
 

3 questions à...

Éric Gouriou, chauffeur routier chez EM2S 38, société spécialisée notamment dans le transport de matières dangereuses.

Portrait d'Eric Gouriou

Le Journal de l’Andra (JdlA) : En quoi consiste votre travail ?


Éric Gouriou(E.G.) :“J’apporte des fûts vides aux hôpitaux et aux laboratoires et je récupère en échange des colis pleins de déchets radioactifs. Je me rends aussi chez des particuliers et dans des collectivités pour enlever des objets radioactifs. Sur place, la procédure est toujours la même : je prépare le bordereau de suivi des déchets et la déclaration de transport de matières dangereuses, je charge les déchets sur le hayon et je les contrôle. Ensuite, j’étiquette le colis et je le pèse pour finaliser le document de transport. Avant de partir, le chargement est sanglé et le bac de rétention installé s’il s’agit d’un liquide. À la fin de ma tournée, je ramène le tout à Saclay, sur le site du CEA. Chaque vendredi, je reçois mon planning pour la semaine suivante.”

JdlA: Comment avez-vous été amené à faire ce métier ?

E.G. : “Je travaillais dans une imprimerie avant de me reconvertir dans le transport routier suite à un plan social. Je voulais faire un travail qui sorte un peu de l’ordinaire. Je m’étais rapproché des entreprises de transport en convoi exceptionnel lorsque j’ai été contacté par EM2S 38. J’étais déjà accrédité pour le transport de matières dangereuses. Dès mon arrivée, j’ai suivi une formation sur le transport de classe 7 et la radioprotection. Pas question de prendre la route sans ça ! Aujourd’hui, j’ai huit étiquettes de danger apposées sur mon camion (risques radioactif, inflammable, toxique, infectieux…) Lorsque qu’elles sont toutes ouvertes, c’est plutôt impressionnant !

 

JdlA: Qu’est-ce qui vous plaît dans votre travail ?

E.G. : “Le côté très technique. On ne confie pas ça au premier venu ! Mais surtout, j’apprécie le contact avec les gens. Ils sont en général très contents de me voir arriver et posent beaucoup de questions. Ils veulent savoir où vont les colis, comment ils sont stockés. Il faut faire un peu de pédagogie et prendre le temps de leur expliquer les choses.”