Stockage en profondeur : que font nos voisins?
Les formations géologiques retenues pour le stockage en profondeur des déchets les plus radioactifs peuvent être diverses. Chaque pays s'adapte en effet aux caractéristiques de la roche, du site et des déchets concernés. Tour d'horizon européen.
L'argile en Suisse et en Belgique
En novembre 2024, la Société coopérative nationale pour le stockage des déchets radioactifs (Nagra) a déposé une demande d’autorisation générale pour la réalisation d’un stockage profond au sein d’une couche d’argile, dans la région des Lägern, au nord de la Suisse. Prévue à environ 800 mètres de profondeur, l’installation accueillerait l’ensemble des déchets radioactifs du pays.
De son côté, la Belgique a entériné en 2022 le principe d’un stockage en profondeur des déchets radioactifs de haute activité et/ou à vie longue. Depuis plus de quarante ans, l’Organisme national des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies (Ondraf) et le Centre d’études nucléaires belge (SCK-CEN) conduisent dans le laboratoire souterrain Hades, à Mol (province d’Anvers), des recherches et des expérimentations sur le stockage géologique dans l’argile.
Deux roches pour deux stockages géologiques en Hongrie
La Hongrie envisage de disposer à terme de deux stockages géologiques profonds, implantés dans des contextes rocheux distincts. Le premier existe déjà : le National Radioactive Waste Repository (NRWR), situé à Bátaapáti, est en exploitation depuis 2012. Il réceptionne les déchets radioactifs de faible et moyenne activité dans un massif granitique. Parallèlement, un projet est à l’étude pour développer un stockage géologique profond en formation argileuse, destiné à accueillir les déchets les plus radioactifs.

Galerie souterraine du stockage géologique hongrois de Bátaapáti.
La roche granitique en Finlande
Localisée sur l’île d’Olkiluoto, à 430 mètres de profondeur dans le granite, l’installation finlandaise Onkalo est en phase d’essais. L’Autorité de sûreté nucléaire finlandaise (STUK) s’est donné jusqu’au 31 décembre 2025 pour se prononcer sur l’autorisation de mise en service de ce qui pourrait être le premier stockage géologique de déchets radioactifs de haute activité en service dans le monde. Le concept finlandais vise à placer les combustibles usés des centrales nucléaires dans des conteneurs en fonte, eux-mêmes placés dans des enceintes en cuivre, puis de les disposer dans des alvéoles de stockage creusées dans le granite qui seront ensuite refermées par de la bentonite, une argile gonflante.
Des environnements géologiques variés en Allemagne
Après avoir stocké des déchets de faible et moyenne activité dans d’anciennes mines de sel, le gouvernement a choisi en 2019 le site de l’ancienne mine de fer de Konrad, en Basse-Saxe, pour accueillir ce type de déchets. L’installation devrait être opérationnelle en 2030. L’Allemagne a également relancé en 2013 une recherche de sites pour le stockage de ses déchets de haute activité. En 2020, 90 zones ont été identifiées dans plusieurs formations géologiques : le sel, le granite, mais aussi l’argile.