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Témoignages

Olivier Bartagnon (Areva)

Chef du service déchets stockage à la direction innovation recherche projets chez AREVA NC

AREVA traite les combustibles usés pour recycler les matières valorisables. Lors de ces opérations, différentes typologies de déchets ultimes sont conditionnées : les déchets HA (produits de fission vitrifiés), les déchets de moyenne activité à vie longue (éléments de structure des combustibles usés, déchets technologiques générés lors des opérations, qui sont soit compactés soit cimentés). L’ensemble de ces déchets ultimes doit être entreposé sur le site dans l’attente de l’ouverture d’un stockage par l’Andra, et dans le cas des déchets HA à des fins de refroidissement. Les déchets HA sont entreposés dans des puits verticaux ventilés, de 9 ou 12 emplacements.

Les capacités d’entreposage pour ce type de colis étant à l’heure actuelle en voie d’être saturées, nous avons besoin de nouvelles capacités. Ce projet d’extension d’entreposage des verres de La Hague (EEVLH) est en cours de construction et devrait être opérationnel début 2013. Cet entreposage assure l’accompagnement de la décroissance thermique des déchets HA à l’aide d’une ventilation par convection naturelle, qui nécessite une surveillance minimale (concept de sûreté passive). L’ensemble de nos expériences d’entreposage des déchets sur le site de La Hague montre notre capacité à entreposer des colis de déchets sur le long terme en garantissant la sûreté de ces installations. Cette fonction d’entreposage d’autant plus importante qu’elle est nécessaire pour les colis afin qu’ils puissent être stockés dans le stockage profond.

« Une augmentation nécessaire de nos capacités d’entreposage »

Jean-Yves Blanc (CEA)

Chef du programme installations de services, au sein de la direction assainissement et démantèlement nucléaire de la direction de l’énergie nucléaire du CEA


Le CEA mène des recherches qui nécessitent des laboratoires dits « chauds », où sont par exemple examinés les combustibles et matériaux avant, pendant et après irradiation, des réacteurs et d’autres installations, qu’il faut ensuite assainir ou démanteler une fois ceux-ci mis à l’arrêt. Les déchets de faible et très faible activité solides à vie courte sont stockés par l’Andra. En attente d’une solution de stockage, les déchets à vie longue de faible, moyenne et haute activité sont quant à eux entreposés sur leurs sites de production. Mais certaines installations où sont actuellement entreposés ces déchets sont anciennes et ne sont plus aux normes de sûreté actuelles.

Depuis 2006, à Cadarache, une nouvelle installation dénommée Cedra (pour conditionnement et entreposage de déchets radioactifs) est dédiée à l’entreposage de ces déchets. À Marcoule, le CEA dispose d’un entreposage intermédiaire polyvalent (EIP) où sont entreposés des fûts de bitume anciens repris des fosses et des casemates. Enfin, en prévision notamment du démantèlement programmé du réacteur Phénix, le projet Diadem, conçu pour les déchets plus irradiants, vise une ouverture en 2017, après une enquête publique en 2013.

Si la complémentarité est évidente entre l’entreposage et le stockage, deux questions se posent sur lesquelles le CEA travaille avec l'Andra. D’abord quels déchets stocker en et avec quelle cinétique ? Pour les producteurs, la priorité est d’évacuer les déchets les plus anciens et de pouvoir mener à bien les programmes de reprise de déchets qui font l’objet d’engagements vis-à-vis des autorités de sûreté. Ensuite, optimiser globalement la chaîne entreposage, transport et stockage.

« Une complémentarité évidente entre stockage et entreposage »

Alain Ensuque (EDF)

Directeur du Centre d’ingénierie de déconstruction et environnement (Ciden) de EDF

Alors que certains pays décident de mettre leurs vieilles centrales nucléaires « sous cloche » pendant cinquante ans, le temps que la radioactivité décroisse, EDF a opté pour une stratégie de démantèlement immédiat. C’est une façon d’assumer nos responsabilités, sans en laisser la charge aux générations futures. D’autant que celles-ci n’auraient alors pas la connaissance des installations, ce qui est une donnée importante.

Sur six sites, soit neuf réacteurs, les projets de déconstruction sont engagés, se soldant par la production des déchets de toutes sortes. 20 % sont radioactifs : si près de 99 % d’entre eux, de type TFA et FMA-VC, ont une filière de stockage à l’Andra, reste une fraction, notamment de déchets MA-VL, à gérer, dans l’attente de stockages dédiés prévus par la loi. D’où le projet d’installation de conditionnement et d’entreposage de déchets activés (Iceda) sur le site de la centrale du Bugey dont la mise en service est programmée en 2014. Nous avons choisi le site du Bugey où sera démantelé le premier réacteur de la filière UNGG. Ce site offre l’avantage de bénéficier d’un réseau ferroviaire qui permettra d’acheminer les déchets venus des autres centrales arrêtées. Iceda gérera aussi des déchets produits par les centrales en cours d’exploitation, jouant ainsi un rôle d’entreposage tampon. L’avantage d’un site national centralisé ? Une meilleure de la sûreté et une optimisation logistique du conditionnement.

« Un entreposage centralisé pour 2014 »