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Une stratégie en trois points

Sous l’impulsion de son directeur général nommé il y a deux ans et demi, l’Andra s’est fixé trois défis. Ils structureront à la fois la stratégie et l’organisation de l’Agence pour les années à venir.

Fin 2016 : l’Andra a présenté sa vision stratégique à la Commission nationale d’évaluation (CNE), en charge d’une évaluation annuelle de l’état d’avancement des recherches et études relatives à la gestion des matières et déchets radioactifs.

« Au regard de notre mission de gestion à long terme des déchets radioactifs produits en France, trois grands défi s se dégagent pour les prochaines années : l’orientation des déchets selon une stratégie de gestion cohérente et proportionnée ; la prise en compte du cycle de vie des stockages de déchets radioactifs ; et leur co-construction avec les territoires et la société », expliquait alors Pierre-Marie Abadie, directeur général de l’Andra depuis deux ans et demi, qui a porté cette nouvelle réflexion au sein de l’Agence.

 

Cohérence des filières

Un premier défi se présente à l’Andra avec l’émergence de la question de la gestion des importants volumes de déchets issus du démantèlement du parc nucléaire actuel et la problématique des déchets de faible activité à vie longue (FA-VL), qui sont hétérogènes malgré des caractéristiques radiologiques intermédiaires. « Au-delà de la proposition de solutions optimisées pour chaque type de déchets, l’Andra se doit de mobiliser encore plus son expertise dans l’élaboration d’une stratégie de gestion à long terme de l’ensemble des déchets radioactifs », souligne Pierre-Marie Abadie.

Objectifs : assurer la cohérence d’ensemble en matière de sûreté, rechercher une proportionnalité des moyens déployés au regard de la dangerosité des différents types de déchets et des risques associés, ainsi que mettre en œuvre les bonnes pratiques en matière environnementale. Pour ce faire, l’Agence peut s’appuyer sur son expérience et sa connaissance des déchets radioactifs. « Il ne s’agit ni d’imposer des solutions ni de prendre des décisions à la place d’autres acteurs, mais de jouer le rôle d’intermédiaire et de facilitateur entre, d’un côté, des producteurs de déchets et, de l’autre côté, l’Autorité de sûreté nucléaire et les tutelles », précise Pierre-Marie Abadie.

 

Des stockages évolutifs

Le deuxième défi concerne le cycle de vie des stockages de déchets radioactifs. Refusant l’idée de plans gravés dans le marbre, l’Andra fait en sorte que ses centres de stockage puissent évoluer en cohérence avec leur échelle de temps de construction et d’exploitation de plusieurs dizaines d’années. « Cette dimension, au cœur du fonctionnement de l’Andra, doit être mise plus en avant », estime son directeur.

Le futur centre industriel de stockage géologique, Cigéo, illustre largement ce choix : les installations ont été prévues pour être construites étape par étape, au fur et à mesure de son exploitation durant le siècle à venir, avec la possibilité d’adapter et d’optimiser le stockage pour prendre en compte, par exemple, la mise au point de nouvelles technologies.

 

La co-construction

Le troisième défi relève du dialogue avec la société. « Aujourd’hui, qui dit prise de décision, dit co-construction avec les acteurs du territoire », explique Pierre-Marie Abadie. Historiquement, l’action de l’Andra s’est toujours accompagnée d’information et de dialogue avec les parties prenantes des territoires où elle est implantée. Mais à l’heure où Cigéo entre dans une phase de concrétisation, la relation aux territoires prend une dimension toute particulière : la concertation et l’implication de tous les acteurs concernés sont prépondérantes.

Et le directeur de conclure : « Ces trois défi s structureront à la fois la stratégie de l’Andra dans les prochaines années et son organisation en tant qu’organisme référent en matière de gestion des déchets radioactifs. »