Zoom sur la faune du Centre de stockage de la Manche
Dans le cadre du plan de surveillance de l’environnement, le centre de stockage de l'Andra dans la Manche (CSM) fait régulièrement réaliser des inventaires des espèces animales vivant à proximité du site. Zoom sur quatre espèces représentatives, repérées lors de la dernière observation, faite en 2023.
Insectes
41 espèces d’insectes ont été recensées, dont trois sont considérées comme « patrimoniales », c’est-à-dire rares, menacées ou proches de l’être. C’est le cas de l’hespérie du chiendent.
Hespérie du chiendent
Du nom latin Thymelicus acteon, c’est un lépidoptère, le plus petit des papillons orange d’Europe.
L’hespérie du chiendent a une tête massive et des antennes largement séparées à la base. Dessus, on trouve des ailes fauve obscur avec des taches noires chez le mâle et orange sur l’aile antérieure chez la femelle.
L’espèce est présente de l’Europe centrale au Maghreb et au Proche-Orient, du niveau de la mer à 1 300 m d’altitude. Elle privilégie les milieux ensoleillés et nécessite la présence d’herbes hautes, en particulier en hiver et au printemps.
Les observations se sont faites de nuit et l’hespérie du chiendent a été identifiée sur des bandes herbacées richement fleuries, associées à des formations végétales semi-ouvertes, en bordure de voirie à proximité du Centre de stockage de la Manche.
L’espèce est quasi menacée au niveau européen, car liée à des habitats spécifiques, rare et localisée dans la partie occidentale de la Normandie.
Amphibiens
Sept espèces d’amphibiens ont été recensées, dont le triton alpestre.
Triton alpestre
Du nom latin Ichthyosaura alpestris, c’est une espèce d’urodèles (amphibien à corps allongé) de la famille des salamandridae.
Il doit son nom alpestris (alpestre) au fait qu’il se rencontre à haute altitude : on le répertorie du niveau de la mer à 2 500 mètres d’altitude dans les régions tempérées d’Europe.
Les observations se sont faites de nuit sur différents milieux aquatiques au sein de l’aire d’étude rapprochée. On note que les espèces recensées accomplissent leur cycle biologique complet dans cette aire.
Différents types de milieux aquatiques permettent la reproduction des amphibiens : une mare dans un secteur de cultures avec haies bocagères au nord du site, plusieurs bassins artificiels dans la zone d’activité ou encore des retenues et plans d’eau dans un boisement au sud du Centre.
Mammifères
12 espèces ont été recensées, dont quatre sont considérées comme « patrimoniales », c’est-à-dire rares, menacées ou proches de l’être. C’est le cas de l’hermine.
Hermine
Du nom latin Mustela erminea Linnaeus, c’est un mammifère de la famille des mustélidés (du latin mustela signifiant « belette »), qui doit son nom courant au latin armenius mus, « rat/souris d’Arménie ».
L’hermine ressemble beaucoup à la belette d’Europe. Elle est en moyenne un peu plus grande, mais le moyen le plus sûr de les distinguer reste l’extrémité noire de la queue de l’hermine.
L’espèce n’a pas été observée directement au cours des prospections mais est considérée comme présente à proximité du Centre de stockage de la Manche grâce à l’identification de traces de sa présence. On la trouve dans les habitats comportant des zones embroussaillées et autres abris. Des secteurs favorables ont été localisés dans la partie nord du centre (ensembles bocagers et semi-ouverts, landes, friches).
Reptiles
Cinq espèces ont été recensées, dont trois sont considérées comme « patrimoniales », c’est-à-dire rares, menacées ou proches de l’être. C’est le cas du lézard vivipare.
Lézard vivipare
Du nom latin Zootoca vivipara, c’est une espèce de sauriens communément appelés « lézards ».
Elle vit au sol dans des milieux divers mais dont l’eau n’est jamais absente : broussailles, tourbières, fossés et milieux un peu plus pierreux en altitude, milieux favorables à cette espèce peu exigeante.
La tête est petite, le cou et la queue sont épais, les pattes plutôt courtes, la couleur est brune, très variable, avec surtout chez les femelles des bandes latérales sombres.
Comme son nom « vivipare » l’indique, les femelles mettent au monde des jeunes entièrement formés : elles sont en fait ovipares et leurs œufs éclosent à l’intérieur de leur corps.
Lors des inventaires de terrain, trois contacts ont été identifiés à proximité du Centre : deux juvéniles sur des friches et des espaces verts avec fourrés arbustifs au sein de la zone d’activité, et un adulte sur une bordure de chemin bien exposée dans le boisement au sud.