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Assainissement et démantèlement : l’Andra aux côtés de Sanofi

Dans le cadre de leurs travaux, certains laboratoires de recherche médicale utilisent des éléments radioactifs qui peuvent contaminer des zones dans l’installation où ils ont été manipulés. Lorsque leur propriétaire envisage une réutilisation ou la démolition de ces installations, des opérations préalables de caractérisation ou d’assainissement des zones contaminées doivent être mises en œuvre avant la prise en charge des déchets radioactifs. Exemple avec deux anciens laboratoires de Sanofi.

Le bâtiment B7 de Sanofi, sur le site de Chilly-Mazarin (91), était en service jusqu’en 2015.

Maladies cardiovasculaires, maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson, etc.) : la recherche médicale utilise des radionucléides comme le carbone 14 ou le tritium pour suivre le parcours et l’évolution de molécules dans l’organisme. Ces molécules serviront peut-être au développement des médicaments de demain. Lors des expériences, certains de ces radioéléments peuvent contaminer certaines zones. Lorsque les laboratoires sont fermés par leur propriétaire pour être réutilisés pour d’autres usages, les déchets radioactifs générés lors des opérations d’assainissement et de démantèlement doivent faire l’objet d’une prise en charge par l’Andra.

Ce fut notamment le cas dernièrement pour deux laboratoires du groupe pharmaceutique Sanofi à Romainville (93) et à Chilly-Mazarin (91). L’Andra a été sollicitée pour apporter son expertise sur la prise en charge des déchets radioactifs issus des démantèlements, mais aussi en amont pour accompagner les opérations de caractérisation et d’assainissement.

 

Enlever des déchets fortement tritiés à Romainville

Pour le site Sanofi de Romainville, l’Andra a assuré la prise en charge de déchets radioactifs après qu’ils aient été triés selon une méthodologie conçue et validée conjointement par l’Agence et le prestataire spécialisé en charge des opérations de tri. Certains déchets contenaient du tritium, un radioélément très mobile, et ont nécessité des études complémentaires : « nous avons cherché des solutions innovantes pour leur traitement ou leur entreposage le temps de décroissance de leur activité », précise Fabien Hubert, chef du service en charge des déchets issus de la filière non électronucléaire au sein de l’Andra.

Le chantier s’est achevé en 2017 et tous les déchets ont été évacués. Une nouvelle vie commence pour le site : en 2019, l’ancienne chaufferie et les quatre ex-laboratoires deviendront une fondation dédiée à l’art contemporain.

 

Cartographie et assainissement à Chilly-Mazarin

À Chilly-Mazarin, l’organisation du chantier était très différente : l’Andra a été chargée des opérations de cartographie, d’assainissement et d’évacuation de déchets d’un bâtiment situé sur un site toujours en activité. Une intervention très en amont de la prise en charge des déchets qui aura permis de définir d’entrée de jeu le devenir de chacun d’entre eux. « Nous avons commencé par évacuer les petits déchets, comme le matériel de chimie contaminé, les effluents, les déchets technologiques, explique Fabien Hubert. Puis nous avons réalisé une cartographie de la radioactivité et construit deux scénarios d’assainissement sur mesure : l’un proposant un retrait total de l’ensemble des matériaux potentiellement contaminés ; le second, un retrait spécifique des éléments présentant une contamination, mais qui présente ses contraintes spécifiques, notamment des mesures plus poussées en préparation et pendant le chantier. »

C’est le premier scénario qui a été sélectionné par Sanofi et validé par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Il faudra compter entre 15 et 20 semaines de travaux pour retirer les gros déchets, le matériel fixé, les éléments de sols, etc., et conclure ce chantier.

 

Retour d’expérience client

« Nous ne sommes pas experts de la gestion des sites contaminés, reconnaît d’emblée Christophe Caron, chef de projet bâtiments et laboratoires du site Sanofi de Chilly-Mazarin (91). Il nous a donc semblé plus simple de confier la totalité de ce volet à un interlocuteur unique, l’Andra, d’autant que nous devions gérer en parallèle d’autres aspects de la déconstruction de ce bâtiment de 3000 m2, comme son désamiantage. L’expérience et la spécialisation de l’Andra sont précieuses car permettent de devancer les difficultés, surtout sur un site en activité. » L’Andra a donc géré les 150 m2 de la zone la plus contaminée et les quelque 600 m2 de zone surveillée (laboratoires, etc.) ; ailleurs, elle a aidé Sanofi à des levées de doutes via des prélèvements tests, dans les réfrigérateurs par exemple. « L’Agence a également géré quatre cuves de collecte d’effluents contaminés et le réseau associé », précise Christophe Caron qui se félicite de l’avancée des travaux, même s’il garde un œil attentif au calendrier car le permis de démolir, valable 5 ans, a été délivré il y a déjà 3 ans.