Et si une erreur ou une anomalie est détectée ?
Il peut arriver que certains colis ne soient pas conformes aux spécifications requises par l’Andra. Quand un producteur ou un opérateur de l’Andra le constate, un ensemble de réponses a été prévu pour garantir la sûreté des stockages.
Même s’ils ne sont pas nombreux, certains colis de déchets peuvent présenter des défauts. Le producteur lui-même peut le constater et avertir l’Andra, ou les équipes de l’Agence peuvent s’en apercevoir lors de leurs contrôles, avant ou après stockage.
Lorsque cela arrive, selon les cas de figure, les réponses à apporter diffèrent. Si le colis concerné n’est pas encore stocké, il est soit remis en conformité, soit acceptable à titre dérogatoire (lorsque la sûreté n’est pas remise en cause), soit inacceptable. Il est alors réexpédié à son producteur pour être reconditionné. « Lorsqu’un déchet non autorisé se trouve à l’intérieur mais que le colis n’a pas été rempli de mortier, il est encore possible de l’extraire par exemple, explique Eric Lanes, chef du service Acceptations et spécifications colis de l’Andra. Si, par ailleurs, le colis s’avère trop lourd pour le pont roulant que nous avons sur le centre, ce jour-là, exceptionnellement, nous pouvons louer une grue plus puissante. Quelques écarts, qui ne seraient pas acceptables s’ils concernaient un grand nombre de colis, peuvent être tolérés exceptionnellement dans un cadre dérogatoire et dans la mesure où cela n’impacte pas la sûreté du stockage. En revanche, un colis dont le béton coulé n’est pas le bon ou est fissuré doit être reconditionné. »
Des ouvrages de stockage prévus en conséquence
Dans d’autres cas, très rares, la non-conformité du colis peut être constatée une fois celui-ci stocké. Par exemple, lorsque des auditeurs de l’Andra constatent sur le site d’un producteur qu’un appareil de mesure de la radioactivité a été mal étalonné et a sans doute conduit à sous-évaluer ou surévaluer l’activité à l’intérieur de colis déjà expédiés. « Dans ces cas-là, des calculs de sûreté sont systématiquement effectués, précise Eric Lanes. Jusqu’à présent, les écarts constatés n’ont jamais remis en cause la sûreté du stockage et n’ont jamais justifié la nécessité d’aller récupérer les colis. Les vérifications faites en amont sont telles que l’impact ne peut qu’être limité sur le stockage. De plus, des marges ont été prises pour concevoir nos stockages. Non seulement ils participent à confiner la radioactivité dans le temps quand les colis sont conformes, mais dans notre démonstration à l’ASN, nous avons fait la preuve que même si des colis défaillants intégraient nos ouvrages, le stockage restait sûr. »
Aller récupérer un ou des colis non conformes en matière de sûreté pourrait engendrer un impact non négligeable, et présenter des risques pour les opérateurs en charge de ces opérations délicates.