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La Belgique autorise le stockage en surface de déchets radioactifs

Le 16 mai 2023, l’ONDRAF, homologue belge de l’Andra, a obtenu l’autorisation nucléaire pour un stockage en surface de déchets radioactifs de faible et moyenne activité à vie courte. Les travaux de construction sur le site de Dessel, dans la province d'Anvers, pourraient débuter en 2024.   

Vue 3D de la future installation de stockage en surface
©ONDRAF
Vue 3D de la couverture de l'installation de stockage en surface
©ONDRAF

Cette décision fait suite à un long processus réglementaire pour évaluer la sûreté de l’installation. Après le feu vert donné au projet par le gouvernement fédéral en 2006, l’ONDRAF a déposé une demande d’autorisation auprès de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN), en 2013, suivie d’un dossier d’évaluation de sûreté en 2019. L’AFCN a rendu un avis favorable début 2023 avant qu’un arrêté royal soit publié en mai, octroyant l’autorisation nucléaire.

Les déchets radioactifs de faible et moyenne activité à vie courte (catégorie A en Belgique) seront conditionnés dans des conteneurs en béton avec du mortier pour être ensuite stockés dans des ouvrages en béton armé. Leur construction se déroulera en deux phases, correspondant à deux zones de stockage sur le site de Dessel. À l’image du concept français pour les centres de stockage de la Manche et de l’Aube, les ouvrages seront recouverts d’une couverture pérenne une fois l’exploitation terminée. S’en suivra une phase de surveillance de plusieurs centaines d’année.   

Pour l’heure et d’ici le début des travaux de construction qui pourraient débuter en 2024, l’ONDRAF a entrepris la construction des installations adjacentes aux futurs ouvrages de stockage. Le centre de visiteurs et de rencontres interactif du site, baptisé Tabloo, a notamment ouvert ses portes l’an dernier. Il propose une exposition sur le thème de la radioactivité avec des salles interactives qui offrent un aperçu unique de l’univers de la radioactivité, de la gestion des déchets radioactifs, ainsi que de la recherche sur les applications nucléaires. À découvrir !

Pour en savoir plus sur Tabloo

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Et les déchets les plus radioactifs ?

En novembre 2022, un arrêté royal a entériné la décision de principe d’un stockage en profondeur des déchets radioactifs de haute activité et/ou à vie longue (catégorie B et C) sur le territoire belge.

À la demande de l'ONDRAF, la Fondation Roi Baudouin, fondation indépendante et pluraliste, a ensuite lancé, en avril 2023, un vaste débat sociétal sur la gestion à long terme de ces déchets. 

Différentes modalités sont prévues pour engager la participation du plus grand nombre : un tour de Belgique pour la société civile, un forum citoyen pour le grand public, un "sommet des jeunes" pour le plus jeune public, ou encore des ateliers thématiques pour les acteurs institutionnels.

Toutes les informations sur le site "Présents pour le futur"

Retrouvez notre focus sur la gestion des déchets radioactifs en Belgique Retrouvez le panorama international des solutions de gestion de déchets radioactifs

Andra-ONDRAF, un partenariat historique

Entre l’Andra et l’ONDRAF c’est une relation de longue date. Avant même les années 2000, alors que le laboratoire souterrain en Meuse/Haute-Marne n’était pas encore construit, l’Agence a pu mener des expérimentations sur la roche argileuse au laboratoire souterrain Hades (High Activity Disposal Experimental Site), le plus ancien d’Europe, situé à Mol, en Belgique. Dès lors, c’est une coopération scientifique très riche qui s’est développée entre les organismes de gestion de déchets radioactifs français et belge, autour du stockage géologique dans l’argile. Une coopération qui s’est étoffée sur des aspects plus industriels en lien avec le stockage en surface des déchets radioactifs de faible et moyenne activité à vie courte. Au fil des années, les visites de délégations dans les deux pays et les échanges techniques ont permis de construire une relation durable.

C’est donc tout naturellement que l’Andra et l’ONDRAF ont prolongé pour cinq ans, en 2022, leur accord de coopération. Et les sujets de travail en commun ne manquent pas : les concepts de stockage géologique et en surface, les études sur les colis de déchets radioactifs, les interactions entre les différents éléments du stockage, les analyses de sûreté, la surveillance à long terme, la mémoire, etc. Ce cadre propice au partage de connaissances profite ainsi aux deux organismes. L’Andra participera d’ailleurs prochainement au comité de lecture international sur l'inventaire de passifs nucléaires en Belgique.

 

Le saviez-vous ?

En 1999, l’Andra et l’ONDRAF ont été des acteurs fondateurs d’EDRAM (Environmentally Safe disposal of Radioactive Materials), association qui regroupe les agences et les organismes de différents pays en charge de la gestion à long terme des déchets radioactifs.

En savoir plus sur les échanges de l’Andra à l’international