Le Centre de stockage de la Manche se refait une beauté
Structure métallique extérieure du bâtiment d’accueil du public, éclairage et portes des galeries souterraines… Pour le Centre de stockage de la Manche, 2025 est synonyme de travaux.

Flash-back… Nous sommes en 1994 : le Centre de stockage de l’Andra dans la Manche (CSM), qui a réceptionné et stocké des colis de déchets radioactifs pendant vingt-cinq ans, cesse son exploitation. L’Andra, qui souhaite maintenir un lien actif avec les riverains, décide de construire un bâtiment d’accueil du public (BAP). Sa vocation est pédagogique : disposer d’un lieu d’accueil pour présenter les missions de l’Agence et les activités du CSM au grand public, et entretenir la mémoire du site. Claude Faucillon, architecte à Cherbourg-Octeville, gagne le concours organisé pour définir sa conception. Il imagine un bâtiment futuriste en forme de triangle associant verre, béton, métal et aluminium, avec un toit en forme d’aile de delta en référence à l’aéronautique. Vingt ans plus tard, en 2014, il revenait avec émotion sur son projet dans le Journal de l’Andra(1) : « L’Andra souhaitait que nous trouvions un symbole qui la représente. Nous avons tout de suite pensé au triangle, qui illustrait bien les notions de solidité, de stabilité et de durabilité, l’Andra cherchant à assurer la protection de l’Homme et de l’environnement sur le long terme. Je suis au final assez satisfait du résultat, de cet objet posé là, en bordure de mer, qui intrigue et attire à la fois. Je retourne parfois sur place, pour voir le BAP… et je trouve qu’il vieillit plutôt bien ! »
(1) Journal de l’Andra, édition de la Manche, n° 16, Hiver 2013-2014.
Une géographie proche d’une presqu’île

S’il a bien vieilli esthétiquement, le bâtiment a malgré tout subi les dommages du temps et de la météo. « Ici, nous sommes dans la situation d’une presqu’île, explique Vincent Lelaidier, technicien de maintenance et modifications. De tous côtés, nous sommes entourés par la mer. Cela a bien sûr des conséquences sur les éléments métalliques extérieurs, qui sont corrodés. »
Et de poursuivre : « Lors de la dernière visite de contrôle du bâtiment, les techniciens nous ont alertés sur le fait que traiter la rouille ne suffirait pas. Il n’y a pas de danger, mais la structure doit être pour partie réparée, pour partie modifiée. »
Mise aux normes
Parallèlement, les travaux sont en cours au niveau de l’électricité des galeries souterraines situées sous la zone de stockage. Objectif ? Une mise aux normes pour permettre au personnel chargé de la surveillance du site d’effectuer les contrôles dans les galeries souterraines en toute sécurité. « Il faut qu’ils puissent se déplacer en étant parfaitement éclairés, sans risque de panne d’électricité », précise Guy-Roland Rapaumbya, responsable maintenance et radioprotection.

Au total, 153 équipements d’éclairage vont être changés, ainsi que 100 blocs de secours et 2 kilomètres de câbles électriques. Cette mise aux normes contribuera également à réduire la consommation d’électricité du site. Enfin, les portes donnant accès aux galeries vont également être remplacées. « Elles datent d’il y a trente ans et sont en acier. Nous avons opté pour du PVC, plus résistant aux embruns », note Guy-Roland Rapaumbya. L’ensemble des chantiers devrait s’achever au deuxième semestre 2025.
LA CONSOMMATION D’ÉLECTRICITÉ ASSOCIÉE À L’ÉCLAIRAGE DES GALERIES SOUTERRAINES EN BAISSE
En trente ans, les normes régissant les installations électriques ont considérablement évolué, notamment dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. La remise aux normes des installations électriques dans les galeries souterraines du CSM va ainsi permettre de réduire la consommation d’énergie grâce à des éclairages LED. Deuxième levier de sobriété : la déperdition d’énergie autorisée pour les câbles électriques, qui est beaucoup plus faible avec les nouvelles normes.