Le hip-hop : une danse qui rapproche tous les publics !
Le 11 juillet, près d'une centaine de spectateurs ont assisté à la soirée "Convergences urbaines : corps, sons et forêts", organisée par l'Andra. L'association nancéienne Street Harmony y a dansé l'histoire du hip-hop. Hamza Boumaza, son président, explique pourquoi.
Le hip-hop et l'Andra, ce sont deux mondes bien différents que rien ne peut rassembler a priori. Comment une collaboration a-t-elle pu naître ?
Hamza Boumaza : Des personnes de l'Andra ont découvert notre travail et assisté à nos spectacles. En échangeant, nous nous sommes rendu compte que nous partagions des valeurs communes et notamment celles de la transmission de la mémoire. Les domaines sont certes bien différents mais la volonté est la même. C'est ainsi que l'Andra a souhaité intégrer notre intervention dans la soirée "Convergences urbaines" qu'elle préparait [voir encadré]. Rares sont les partenaires qui vont aussi loin dans l'échange.
A travers l'histoire et les techniques du hip-hop, vous cherchez à rapprocher les publics : ça marche vraiment ?
H.B. : Venez à nos stages de danse, à nos conférences ou à nos cours, et vous verrez... La culture hip-hop est apparue il y a cinquante ans. Ses premiers fans ont l'âge d'être grand-parents et pourtant, elle passionne les jeunes et les très jeunes. C'est aujourd'hui la musique la plus écoutée. Elle réunit donc tous les ingrédients pour rapprocher les gens... si on met de côté les vieux clichés tenaces. Certains disent par exemple que c'est une culture masculine et sexiste. Pourtant dans nos cours, 80 % de nos élèves sont des filles. Certains voient également les "battles" de danse ou de chant comme des bagarres où tout est bon pour vaincre l'adversaire. C'est en fait tout le contraire, c'est une école de respect et d'échanges où chacun a le droit d'avoir son style.
Vous avez présenté les grandes époques du hip-hop lors de votre intervention à l'Andra. Pouvez-vous nous en dire plus ?
H.B. : Comme toute culture qui dure, le hip-hop a pris de nombreuses formes qui continuent d'inspirer les artistes. Elles traversent toutes ses disciplines : graffiti, beatboxing, DJing, Mcing et bien sûr la danse. Comme nous sommes danseurs, nous illustrons nos propos par des démonstrations dans ce domaine. C'est pourquoi nous parlons de "conférences dansées". Cela permet au public de bien comprendre la différence entre les styles et les sonorités. Mais le meilleur de comprendre le hip-hop, c'est encore de le pratiquer soi-même. Notre association accueille tous les motivés, sans distinction de niveau. La devise du hip-hop parle de paix, d'amour, d'unité et de joie. Pas de performance !

"Convergences urbaines : corps, sons et forêts"
Faire se rencontrer les sons de la forêt et ceux de la ville ? L'idée était un peu folle. C'est pourtant ce qu'a imaginé l'Andra avec la soirée "Convergences urbaines : corps, sons et forêts" le 11 juillet dernier.
En première partie, Maximilien, guide Nature, et l'association Vie ta voix ont invité les spectateurs à explorer les paysages sonores de la forêt à travers des chants, des jeux rythmiques, un quiz sonore et des moments d'écoute immersive.
En deuxième partie, l'association Street Harmony a dansé pour le public l'histoire du hip-hop, avant de le faire entrer dans le mouvement. La transmission fait partie des misions de l'Andra, qui doit préserver pour très longtemps, la mémoire de ses sites. Ce soir-là, elle s'est incarnée dans le hip-hop, art du mouvement et de la mémoire vivante.