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Yaël Gosselin : refaire surface grâce aux Voiles écarlates

Grâce à l’association Les Voiles écarlates, dont l’Andra est un partenaire de longue date, Yaël Gosselin a retrouvé un sens à sa vie. D’assistante de gestion à matelot professionnel, elle nous raconte comment la mer l’a révélée à elle-même.

La Croix du Sud

Sans jamais pratiquer la voile, Yaël Gosselin a toujours aimé la mer. Ça, elle l’a toujours su. Mais si on lui avait dit qu’elle deviendrait un jour matelot, ça, elle ne l’aurait jamais cru ! La vie réserve bien des surprises… parfois d’agréables, et parfois de tragiques. Le parcours de Yaël Gosselin en témoigne. Native du Cotentin et mère de deux enfants, la jeune femme, alors assistante de gestion à Valognes, perd brutalement son mari en 2012, puis son père un an plus tard. « J’étais veuve et orpheline à 39 ans. En dehors de mes enfants, ma vie n’avait plus de sens », raconte celle qui, pour s’en sortir, déménage puis quitte son emploi… « J’avais besoin de trouver de nouvelles bases. » Fidèle à l’énergie qu’on lui reconnaît, elle retape seule sa maison de Portbail, devient conseillère immobilière, mais la tristesse ne la quitte pas…

La mer, une révélation

Jusqu’au jour où elle croise la route de Gérard Bourdet, président de l’association Voiles écarlates. Depuis 20 ans, Voiles écarlates embarque en mer, sur La Croix du Sud (cf. photo ci-dessus), des personnes fragilisées par la vie, le plus souvent des jeunes en perte de repères. Reconnue d’intérêt général, l’association a maintes fois prouvé le bienfondé de sa vocation. L’Andra lui apporte son soutien depuis 2014, dans le cadre des actions en faveur de la solidarité et de la cohésion sociale mais aussi de la transmission de la mémoire et la sauvegarde du patrimoine, domaines de sa charte des parrainages.

« Un jour de 2016, Gérard me propose une sortie en mer, poursuit Yaël Gosselin. Je ne connais rien à la voile, j’y vais vraiment en touriste… mais c’est moi qui barre pour rentrer au port. Et c’est la révélation, ou presque. Je savais que j’aimais être à côté ou face à la mer, mais j’ignorais que l’endroit où je me sentais désormais le mieux, c’était en mer ! » Les sorties se multiplient jusqu’à ces huit jours de navigation pour convoyer de la marchandise vers Douarnenez. « Le problème, ça a été de débarquer. Je ne voulais plus descendre du bateau ! » s’amuse Yaël Gosselin.

« J’avais toujours eu beaucoup d’admiration pour le travail de Voiles écarlates. La mer remet tout le monde à sa place et vous enseigne l’entraide. »

Yaël Gosselin

Matelot pro

Car ce qu’elle ignore encore, c’est que Gérard Bourdet souhaite depuis longtemps créer des équipages féminins, et qu’il voit en elle sa future capitaine. « Il me propose de me former pendant 3 ou 4 ans… C’était fou, mais j’ai dit banco ! J’avais toujours eu beaucoup d’admiration pour le travail de Voiles écarlates. La mer remet tout le monde à sa place et vous enseigne l’entraide. »

Yaël rejoint l’association pour de bon… mais ce n’est pas tout ! Devenir professionnelle devient son nouvel objectif. Elle se renseigne pour passer le Certificat de matelot de pont, deux mois et demi de formation qui lui ouvriront les portes de tous les bateaux : pêche, plaisance, commerce. « La mer avait pris le dessus », confie-t-elle. Yaël cesse son activité immobilière pour rejoindre les chantiers navals de Cherbourg, tout en poursuivant ses sorties en mer avec les jeunes et l’équipage des Voiles écarlates. En 2019, elle obtient son diplôme et embarque à bord du Français, un célèbre trois mâts de Saint-Malo. C’est le début d’une véritable vie de marin, ponctuée d’escales et de traversées. Depuis, Yaël Gosselin a acheté son propre bateau, Étoile Manureva, un cotre norvégien qu’elle met à disposition de Voiles écarlates. Matelot professionnel, elle rêve aujourd’hui de créer sa propre structure pour embarquer un jour des femmes aux prises avec les difficultés qu’elle a elle-même connues.

Charte des parrainages (PDF 66.17 Ko)