Ne vaut-il pas mieux laisser les déchets en surface plutôt que les stocker en profondeur ?
Les déchets destinés à être stockés en profondeur sont hautement radioactifs et à vie longue. Actuellement, ils sont entreposés sur leur site de production (installations nucléaires d’EDF, du CEA et d’Orano) en attendant la création de Cigéo, le centre de stockage en couche géologique profonde. Alors pourquoi ne pas laisser les déchets sur ces sites, en surface ?
S’ils sont aujourd’hui entreposés, de manière sûre, dans des installations de surface, ces déchets vont rester dangereux pendant des centaines de milliers d’années. Pendant tout ce temps, l’environnement et la société subiront des changements (sociétaux, climatiques…) et de ce fait la sûreté des entreposages pourrait ne plus être garantie. Il sera également nécessaire d’entretenir, de reconstruire et de surveiller les installations d’entreposage.
Cela représenterait une lourde charge pour les générations futures, sans garantie aujourd’hui que cela sera possible. En effet, comment savoir si dans 1 000 ans, 10 000 ans, nous aurons encore les moyens financiers, humains, technologiques pour maintenir la sûreté de telles installations ?
C’est pourquoi, la France – ainsi que de nombreux pays – a fait le choix de s’orienter vers le stockage en couche géologique, qu’elle étudie depuis près de 30 ans dans le cadre du projet Cigéo. Le principe ? Stockés à environ 500 mètres de profondeur dans des ouvrages construits au sein d’une couche géologique argileuse, les déchets sont isolés de l’extérieur et les propriétés de la roche permettent de confiner la radioactivité.
Une fois le stockage fermé, la roche limite le déplacement des substances radioactives de telle sorte que l’impact à la surface est extrêmement faible et ne présente aucun danger pour l’Homme et l’environnement. Plus aucune intervention humaine n’est alors nécessaire pour assurer la sûreté : c’est aujourd’hui le seul moyen dont on dispose pour se prémunir des risques à très long terme et de ne pas reporter cette charge sur les générations futures.