Qui contrôle la sûreté des centres de stockage pendant leur exploitation ?
Le cadre réglementaire établit clairement la responsabilité première de l’exploitant d’une installation nucléaire pour assurer la sûreté de son installation. Ainsi, c’est l’Andra qui assure la sûreté des centres de stockage, depuis leur conception, leur exploitation jusqu’à leur fermeture. De plus, l’Andra est en permanence soumise au contrôle de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), autorité administrative indépendante créée par la loi n° 2006-686 du 13 juin 2006 relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire et chargée de contrôler les activités nucléaires civiles en France. L’ASN examine en particulier tous les dossiers de sûreté produits par l’Andra, avec l’appui technique de l’IRSN. Elle rend aussi un avis avant l’autorisation du stockage, autorise sa mise en service après avoir vérifié que les dispositions pour garantir la sûreté ont bien été prises. Pendant toute la construction et l’exploitation de l’installation, elle réalise des inspections pour contrôler la bonne mise en œuvre de ces dispositions. En complément, des contre-expertises indépendantes peuvent être réalisées à la demande de la commission locale d’information comme cela a été plusieurs fois le cas sur les centres de stockage de surface et récemment sur le Centre de stockage de l’Aube par l’Acro (Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest).
Puis-je avoir des déchets radioactifs chez moi ? Si oui, à qui fait-on appel pour les éliminer ? Est-ce gratuit ?
Dans l’entre-deux guerres, des substances radioactives étaient utilisées pour la fabrication d’objets du quotidien (crèmes, fontaines à eau, médicaments, cosmétiques, montres…) ou de matériel médical. Aujourd’hui, ces objets peuvent se retrouver dans vos greniers. Plusieurs indices peuvent permettre de les identifier : présence du trèfle radioactif sur l’étiquette ou l’emballage ; marque de fabrication ou nom du produit comprenant le mot “radium”, “uranium” ou dérivés ; objet brillant dans l’obscurité sans avoir été exposé à la lumière depuis au moins deux jours ; objet conditionné dans du béton ou du plomb. Dans la plupart des cas, les risques sont faibles, mais il est préférable de ne pas toucher l’objet directement et de faire appel à l’Andra, qui les prend en charge gratuitement et vous indiquera la démarche à suivre. Cette gratuité est réservée aux particuliers, aux pompiers, aux petites communes, ou encore aux écoles, collèges et lycées…
Pour effectuer une demande de gratuité,
contactez l’Andra par courriel :
collecte-dechets@andra.fr
ou courrier : Andra
1-7 rue Jean-Monnet
92298 Chatenay-Malabry CEDEX.
Immerge-t-on encore des déchets radioactifs dans la mer ?
Non. L’immersion en mer est interdite depuis 1993. La France n’en pratique plus depuis 1983. Tous les déchets radioactifs sont désormais stockés dans des installations dédiées.
Quels organismes contrôlent les activités de l’Andra ?
L’Andra est l’organisme public chargé de gérer tous les déchets radioactifs produits en France. Elle agit sous la tutelle de l’État, en toute indépendance vis-à-vis des producteurs de déchets, et sous le contrôle de l’ASNR (Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection), qui veille à la sûreté nucléaire et à la protection des personnes et de l’environnement.
La gestion des déchets radioactifs suit un cadre légal précis, défini par plusieurs lois votées par le Parlement (notamment en 1991 et 2006). L’Andra doit régulièrement rendre compte de ses travaux aux autorités et aux experts.
Chaque étape de la gestion des déchets – recherche, stockage, suivi – est strictement encadrée et contrôlée pour garantir la sécurité sur le long terme.
Quels sont les risques liés au transport de colis de déchets ?
Le transport des matières radioactives est très encadré et soumis à des règles strictes, en France comme à l’échelle internationale. Tout est conçu pour garantir la sécurité du public, même en cas d’accident.
Les matières sont transportées dans des emballages appelés colis, spécialement conçus pour résister aux chocs, au feu ou à des chutes importantes. Ces colis répondent à des normes définies par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et contrôlées en France par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
En cas d’accident, des plans de secours spécialisés sont prévus dans chaque département. Des exercices sont régulièrement organisés pour tester leur efficacité.
Où iraient les déchets en cas de démantèlement d’une centrale ?
Le démantèlement d’une centrale nucléaire de type REP (c’est-à-dire les centrales actuellement en activité en France) produira 80 % de déchets classiques (non radioactifs) et 20 % de déchets radioactifs. Ces déchets radioactifs, qui seront en très grande majorité de très faible activité ou de faible et moyenne activité à vie courte (déchets TFA et FMA-VC), feront l’objet d’un stockage dans les centres industriels de l’Andra situés dans l’Aube. Une petite partie seulement des déchets de démantèlement seront de moyenne activité à vie longue (MA-VL). Ces derniers seront quant à eux stockés à 500 m de profondeur dans le Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) – actuellement à l’étude à la frontière de la Meuse et de la Haute- Marne –, si la construction de celui-ci est autorisée. En attendant, ils seront provisoirement entreposés sur les sites où les colis sont produits.
Pendant combien de temps le centre de stockage de la Manche (CSM) sera-t-il surveillé ?
Depuis 2003, par décret, le CSM est entré dans une phase de surveillance pour au moins trois siècles. Cette surveillance permet de vérifier que l’évolution du centre est conforme aux attentes et que son impact sur l’environnement reste très faible. Une gestion responsable à long terme implique également la conservation et la transmission de la mémoire du site aux générations futures. Pour ce faire, un plan d’archivage a été mis en œuvre.
Où sont actuellement entreposés les déchets de haute activité (HA) et de moyenne activité à vie longue (MA-VL) destinés à Cigéo ?
Ces déchets sont conditionnés et entreposés provisoirement en surface sur leurs sites de production, dans des installations adaptées, principalement à Marcoule (Gard), la Hague (Manche) et Cadarache (Bouches-du-Rhône), en attendant d’être stockés dans Cigéo.
Quel est le rôle de la géologie dans le stockage des déchets radioactifs ?
Le milieu géologique joue un rôle fondamental, principalement pour la sûreté à long terme des centres de stockage de déchets radioactifs. En effet, il permet d’assurer le confinement de la radioactivité contenue dans les déchets radioactifs grâce à des propriétés de très faible perméabilité et à de fortes capacités de rétention chimique des éléments. Cela permet de limiter et ralentir le déplacement des éléments radioactifs.
Comment savoir si mon vieux modèle de montre à aiguilles phosphorescentes est radioactif ou non ?
Un test peut vous permettre de savoir si la phosphorescence des aiguilles est liée à la présence de radioéléments ou non. Placez la montre dans l’obscurité et contrôlez que toute luminescence a disparu au bout de 48 heures. S’il n’y a pas de radioactivité, la luminosité va disparaître en 48 heures ou moins. Si au bout de 48 heures la luminosité est toujours présente, c’est qu’il est probable qu’il y ait de la radioactivité.