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Qu’en est-il du suivi du tritium au centre de stockage de la Manche ?

La présence de tritium dans l’environnement du centre de stockage de la Manche (dans la nappe sous le centre et dans les ruisseaux environnants) est un phénomène connu et surveillé par l’Andra et les autorités de contrôle : l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Cette présence est due à plusieurs facteurs :
• les conséquences d’une pollution ancienne (incident survenu en 1976) ;
• l’activité industrielle passée du centre ;
• l’existence de rejets d’eaux pluviales tritiées (vers le ruisseau de la Sainte-Hélène) encadrés et réglementés ;
• un phénomène attendu de relâchement de tritium (dans l’environnement : air et sol), lié au fait que ce radionucléide extrêmement mobile migre à travers les colis et les ouvrages vers l’extérieur, sous forme de gaz ou de vapeur d’eau.
Depuis 1976, l’Andra mesure régulièrement l’activité du tritium dans les eaux souterraines du centre et dans les deux principaux ruisseaux dans lesquels ces eaux s’écoulent naturellement : le Grand Bel et la Sainte-Hélène. Tous les contrôles effectués année après année indiquent que l’activité du tritium est en baisse et que l’impact du centre sur l’environnement reste très faible : plus de mille fois inférieur à l’impact de la radioactivité naturelle. À titre d’exemple : 2 728 Bq/L en 2015 contre 2 777 Bq/L en 2014 pour les eaux souterraines et 20 Bq/L en 2015 contre 49,4 Bq/L en 2014 pour le ruisseau de la Sainte-Hélène. Ils sont consultables sur le Réseau national de mesures de la radioactivité de l’environnement (www.mesure-radioactivite.fr) ainsi que dans le bilan annuel de la surveillance du centre de stockage de la Manche et dans le rapport d’information sur la sûreté nucléaire et la radioprotection.

Est-il vrai que l’on respire, ingère ou boit, chaque jour, des substances radioactives ?

L’homme évolue depuis toujours dans un environnement naturellement radioactif. Aussi, nous inhalons et ingérons chaque jour des particules radioactives d’origine naturelle. On les trouve dans le sol, l’eau de pluie et de mer, mais également dans les aliments comme le lait ou les légumes. Par exemple :
• le poisson : 100 à 400 Bq/kg ;
• le lait : 80 Bq/L ;
• les légumes verts : 100 Bq/kg ;
• les cendres de charbon : 2 000 Bq/kg ;
• le granite : 8 000 Bq/kg ;
• l’eau de mer : 10 Bq/L.

Quel est le rôle de la géologie dans le stockage des déchets radioactifs ?

Le milieu géologique joue un rôle fondamental, principalement pour la sûreté à long terme des centres de stockage de déchets radioactifs. En effet, il permet d’assurer le confinement de la radioactivité contenue dans les déchets radioactifs grâce à des propriétés de très faible perméabilité et à de fortes capacités de rétention chimique des éléments. Cela permet de limiter et ralentir le déplacement des éléments radioactifs.

Comment savoir si mon vieux modèle de montre à aiguilles phosphorescentes est radioactif ou non ?

Un test peut vous permettre de savoir si la phosphorescence des aiguilles est liée à la présence de radioéléments ou non. Placez la montre dans l’obscurité et contrôlez que toute luminescence a disparu au bout de 48 heures. S’il n’y a pas de radioactivité, la luminosité va disparaître en 48 heures ou moins. Si au bout de 48 heures la luminosité est toujours présente, c’est qu’il est probable qu’il y ait de la radioactivité.

Comment fait-on pour détecter la radioactivité ?

La radioactivité est un phénomène naturellement indétectable par l’homme. Pour la mesurer, il est nécessaire d’utiliser des appareils spécifiques. Le plus connu des détecteurs est le compteur Geiger-Müller (du nom de ses inventeurs : Hans Geiger et Walther Müller). Il sert à mesurer un grand nombre de rayonnements ionisants (particules alpha, bêta ou gamma et rayons X).

En 1992, l’Andra annonçait que le Centre de stockage de l’Aube serait exploité pendant 30 ans. Aujourd’hui, cette durée d’exploitation est estimée à environ 70 ans. Cela signifie-t-il que la capacité de stockage a augmenté ?

La capacité de stockage autorisée du CSA est toujours de 1 million de mètres cubes. en 1992, la période d’exploitation du site avait, en effet, été évaluée à environ 30 ans. Cette durée avait été estimée en fonction des volumes de déchets stockés au Centre de stockage de la Manche. Plusieurs éléments sont ensuite intervenus permettant de revoir à la hausse la durée d’exploitation du CSA. Avec des efforts réalisés par les producteurs (EDF, Areva et le CEA) et la mise en place de procédés tels que l’incinération, le volume de déchets a considérablement diminué année après année. De plus, en 2003, la mise en service du Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (Cires), dédié au stockage des déchets de très faible activité, a permis de réduire encore le volume de déchets stockés au CSA. En effet, les producteurs ont alors procédé à un tri en amont plus précis entre les déchets destinés au Cires et ceux devant obligatoirement être stockés au CSA. C’est ainsi que, sur la base des estimations des volumes de déchets à venir, la capacité de stockage autorisée du CSA devrait être atteinte dans plus de 50 ans, soit plus de 70 ans après l’ouverture du site.

Comment doit-on procéder pour démonter un paratonnerre radioactif ? Quelles précautions prendre ?

La dépose de paratonnerres radioactifs doit être réalisée par une société spécialisée, habituée et habilitée à les manipuler. Elle se charge de leur dépose, conditionnement, transport et entreposage (dans l’attente de leur enlèvement par l’Andra).

Le sous-sol étudié pour implanter cigéo recèle-t-il des ressources géothermiques ?

La géothermie consiste à « capter » la chaleur accumulée dans le sous-sol pour la production d’énergie ou pour le chauffage… Plus on descend en profondeur, plus il fait chaud, et ce quel que soit l’endroit sur notre planète. Il y a donc de la géothermie partout, mais une des exigences de l’Autorité de sûreté nucléaire est que cette ressource ne soit pas exceptionnelle à l’endroit où l’on veut implanter un stockage géologique de déchets radioactifs. Et c’est le cas dans le sous-sol étudié pour implanter Cigéo : il n’y a pas de ressource exceptionnelle. Un constat fondé sur les données obtenues par l’Andra à l’issue d’une campagne de forage menée de 2007 à 2008. Par la suite, les contre-expertises indépendantes de l’IRSn(1), du BRGM(2) ainsi que du cabinet Géowatt, mandaté par le Clis(3), n’ont pas remis en cause les conclusions de l’Andra. le 23 mars 2017, la cour d’appel de Versailles a débouté les associations qui accusaient l’Agence d’avoir volontairement sous-estimé le potentiel géothermique de la couche géologique destinée à accueillir Cigéo, au motif que « l’examen attentif de [leur] argumentation ne permet pas de caractériser contre l’Andra la moindre faute ».
(1) Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire.
(2) Bureau de recherches géologiques et minières.
(3) Comité local d’information et de suivi du laboratoire souterrain.

Qu’est-ce que les déchets de la défense ?

Les déchets radioactifs issus de la Défense représentent, à fin 2015, 9 % du volume total des déchets radioactifs produits en France. Il s’agit principalement de déchets générés par les activités liées à la force de dissuasion, dont la propulsion nucléaire de certains navires ou sous-marins, ainsi que des activités de recherche associées.

Pourquoi ne pas utiliser la tectonique des plaques pour stocker les déchets radioactifs les plus dangereux à un endroit où une plaque s’enfonce dans le magma ?

Le stockage de ces déchets dans une zone de subduction, c’est-à-dire le lieu de glissement d’une plaque océanique sous une autre plaque (océanique ou continentale), ne constitue pas une solution de gestion sûre et pérenne, contrairement à un stockage géologique comme Cigéo. Elle a été étudiée et présente un inconvénient majeur : les zones de subduction se caractérisent par des risques d’éruptions volcaniques, et donc de rejets possibles de radionucléides à la surface.

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